Tariq Ramadan acquitté en Suisse

L’islamologue Tariq Ramadan a été acquitté mercredi de l’accusation de viol et contrainte sexuelle par le tribunal correctionnel de Genève. 

Le tribunal genevois a jugé « qu’il n’y avait pas de preuve contre monsieur Ramadan ». De ce fait, il est acquitté et recevra par ailleurs près de 151 000 francs suisses (environ 154 400 euros) d’indemnités de l’Etat de Genève.. Le procureur avait pourtant requis trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Juste après l’annonce du verdict, la partie civile et la plaignante, R.A.D., ont immédiatement annoncé qu’elles feraient appel.

Au vu de « la position antagoniste des parties, l’absence d’éléments matériels, les contradictions des divers témoignages (…), les constatations des deux médecins psychiatres contradictoires sur des points importants et les messages adressés par la plaignante au prévenu après les faits, le tribunal n’a pas été en mesure de se forger une intime conviction de culpabilité au-delà de tout doute insurmontable », a déclaré le président du tribunal, Yves Maurer-Cecchini.

Tariq Ramadan, figure charismatique de l’islam européen, nie tout viol, depuis le début de cette cabale en Suisse et France. Pourtant le procureur genevois l’avait accusé de s’être rendu coupable de « viol à trois reprises » dans la même nuit et de « contrainte sexuelle ». La plaignante a demandé le remboursement des frais d’avocats et une indemnisation à hauteur de 50 000 francs suisses (51 300 euros).

De son coté, la défense a tenté de démontrer l’innocence de Tariq Ramadan en assurant qu’il n’y avait pas de preuves scientifiques. Ses avocats ont également accusé « Brigitte » et les femmes ayant porté plainte en France d’avoir tissé des liens avec pour objectif de faire tomber l’islamologue. Tariq Ramadan a réagi sur son compte Twiiter en rappelant sa constance dans ses déclarations.
« Depuis cinq ans, je me bats contre de fausses accusations. Les medias et le jugement populaire m’ont présenté comme un violeur, un agresseur et/ou un prédateur. Aujourd’hui, la justice suisse vient de reconnaître non seulement mon innocence, mais également le fait que je n’avais pas menti (il n’y a pas eu de relation avec cette plaignante), qu’il n’y avait pas d’agression, que c’est la plaignante qui « cherchait à (me) contacter et à (me) séduire » (comme le prouvent toutes les messages retrouvés). Il n’y a pas eu d’emprise, a relevé le Président du Tribunal, car je ne connaissais pas cette femme et que je suis toujours resté très distant. Je ne suis pas acquitté au bénéfice du doute, je suis acquitté parce ma version était cohérente, consistante et porteuse de la vérité » a-t-il-réagi.
Le procès Suisse a permis la manifestation de la vérité par sa rigueur dans l’égalité des droits. Et du respect de la dignité des deux parties. Ce qui n’est pas encore si courant en France.
En France, Tariq Ramadan est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes. Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant une cour d’assises et il appartient aux juges d’instruction d’ordonner un procès ou pas. Le dossier français lui a valu plus de neuf mois de détention provisoire en 2018. Il est depuis sous contrôle judiciaire en France, mais bénéficie d’autorisations exceptionnelles pour se rendre en Suisse.

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