Quand l’Histoire se répète, elle prend d’abord les allures d’une tragédie puis celles d’une farce… Le parfum qui se dégage de l’opération « remobilisation de l’APR » souhaitée par le chef de l’état Son Excellence Macky Sall devant les instances de son parti nous laisse accroire que décidément ces hommes n’ont guère le sens du tempo et des préoccupations premières de leurs concitoyens. Un rappel historique s’impose.
Aurait-on oublié que les morts de 2012 ont été causés par un funeste entêtement d’Abdoulaye Wade à briguer un 3ème mandat avec à la clé ce qui fut à tort ou à raison appelé « la dévolution monarchique du pouvoir? » Aurait-on oublié que les sénégalais firent de Macky Sall le président le mieux élu de notre histoire, surtout du fait qu’il avait incarné par ses promesses, l’impossibilité de dépasser deux mandats présidentiels ?
A peine réélu, alors qu’il lui reste 4 ans à nous diriger, pourquoi ses forces ne sont-elles pas toutes bandées avec ardeur vers un mieux-être des sénégalais, pourquoi faut-il remobiliser les militants de son parti plutôt que les ministres et autres directeurs généraux d’institutions qui devraient normalement n’être mus que par le sacerdoce de leurs urgentes missions ?
Pourquoi nos hommes politiques ignorent-ils ce qu’est le sens de l’Histoire pour préférer se vautrer dans de « petites histoires? » Pourquoi le président Macky Sall ne se met-il pas en situation d’aller quérir ce Prix de la Fondation Mo Ibrahim qui récompense les chefs d’états africains qui auront par leurs actions bénéfiques renforcé la démocratie dans leurs pays, avec en plus un gros chèque qui les met à l’abri du besoin ?
Pourquoi, sachant qu’il ne peut plus être otage de quiconque ni d’aucun lobby, ne met-il pas à profit son dernier mandat pour redresser avec vigueur notre pays, et y imposer avec un courage politique pour le moment inédit, un ordre nécessaire et salutaire pour les futures générations ? Pourquoi au lieu de mettre ce pays à l’endroit et dans le bon sens, veut-il le mettre à l’envers ?
Pourquoi plutôt ne pas « remobiliser les sénégalais » au lieu de mettre en ordre d’on ne sait quelle bataille, ses partisans et les lancer à l’assaut de quelle victoire autre que celle du peuple sénégalais en son entier ?
Après ces « pourquoi » angoissés, tentons quelques « parce que » désolés. Parce que le pouvoir enivre ? Parce qu’il faut coûte que coûte préserver ses partisans ou sa famille qui sait, d’on ne sait quelle vindicte d’adversaires parvenus au pouvoir à leur suite ? Parce qu’on écoute les mauvais conseillers à courte vue, qui ne vous disent surtout pas, il leur en cuirait, que si le pourtant ambitieux PSE piétine c’est bien parce que les bailleurs qui avaient promis leurs deniers bienfaiteurs, se sentent inquiets de ce qui se tramerait en termes de velléités de 3ème mandat et qui mettrait en péril leurs investissements qui ne sont pas des dons et qu’ils sentent que les priorités de nos hommes politiques sont politiciennes et non économiques et sociales.
Pour que l’Histoire de 2012 ne vire ni en tragédie, ni en farce, nous pouvons rêver à ce que notre Président de notre République, choisisse la Patrie plutôt que son parti et que ce courage lui ouvre, quelle belle idée, les portes pourquoi pas, il est si jeune encore, du Secrétariat Général des Nations-Unies. Cette sortie aurait vraiment « de la gueule. » C’est juste une question de choix, de savoir épouser cette perspicacité historique qui fait les Grands Hommes.
Il faudra être capable de résister aux murmures malicieux des spécialistes de constitution retaillée qui l’entourent et qui ne voient pas plus loin que leur petit et désuet bien-être, en regard des énormes potentialités de notre Sénégal à mettre en œuvre, avec des sénégalais qui n’attendent que ça et qui implorent des hommes qui les dirigent moins de calculs politiciens et plus de compassion, et qui se disent que si ces hommes mettaient autant d’énergie à résoudre réellement les affres qu’ils vivent quotidiennement, que celle qu’ils destinent à organiser la pérennité de leurs pouvoirs, nous serions parmi les cinq puissances de ce monde. C’est juste une question de choix, entre l’Histoire et la farce.
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