L’avènement d’un nouveau régime qui se veut patriotique, souverainiste et anti-systémique issu des élections de mars 2024 nous a placés sur un nuage. Nous vivons un moment important, un moment heureux de retour à une forme de vie normale, loin des turpitudes et turbulences politiques qui ont émaillé le pays pendant plus de trois années consécutives.
Happés par l’euphorie de ce magistère inédit sous la houlette du tandem, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko résolument engagé dans un quinquennat prometteur de ruptures structurelles d’envergure, celui-ci aujourd’hui pourrait se résumer après l’élaboration du référentiel de gouvernance à un guichet ouvert sur une jungle d’opportunités.
Les chantiers du bien-vivre, ces chantiers qui permettent de passer de politiques de survie à des politiques de vie, fécondes et créatrices en dépit des écueils que nous percevons sont nombreux et plusieurs doivent être menés conjointement.
Co-construire le futur derrière un imaginaire collectif
Toutefois, il manque à notre Sénégal désenchanté et fracturé une utopie mobilisatrice, édifiée grâce à l’apport de tous. Le futur mérite d’être co-construit car il nous appartient à toutes et tous. En fédérant la population derrière un imaginaire, un désir et une vision commune, ce travail collectif renforce les projets d’aménagement urbain, de mobilité durable, de refondation éducative et culturelle, de résilience alimentaire locale… Il est ainsi intéressant de développer cette approche de participation positive et engageante pour proposer des politiques territoriales efficaces, bienveillantes et inclusives.
À l’aune des élections législatives de novembre 2024, censée donner à la nouvelle équipe dirigeante une majorité confortable qui permet de transformer les aspirations des citoyens en réalité concrète et tangible, la communication gouvernementale doit véhiculer des programmes constitués de puissants leviers de la transition environnementale et sociétale grâce à de nouveaux récits qui rendent désirables les changements nécessaires.
La communication gouvernementale attendue sur les chantiers du mieux-vivre
Un des chantiers du mieux-vivre et non des moindres est d’apprendre à vivre mieux avec moins: «Moins de biens, plus de liens».
L’épuisement des ressources, l’inflation galopante, la cherté de la vie, la nocivité de la croissance (qui en fait, si elle est un simulacre de bonheur, est cause de malheur pour ceux qui en sont les victimes) doivent nous conduire à une simplicité de vie. Il nous faut retrouver la ferveur des joies simples. Se nourrir, se vêtir, avoir un toit, se réjouir ensemble, prendre soin les uns des autres, doivent être autant de repères qui balisent les chemins à parcourir.
Un autre chantier majeur est l’Éducation.Il urge de refaire de l’école un lieu d’apprentissage de l’entraide, de l’éthique et de la citoyenneté et non plus de la réussite des trajectoires individuelles et concurrentes. C’est peut-être là la clef de voûte de l’édifice à reconstruire.
De ce chantier doivent émerger des pratiques culturelles délivrées des impératifs d’une société marchande qui restreint les aptitudes à l’imagination et à la création tout en occasionnant une diarrhée de productions parfois dénuées de tout intérêt, sinon celui de répondre au besoin compulsif de saturer l’espace public pour écarter tout véritable renouveau.
Pour conclure, nous dirons que le choix que nous avons à faire désormais, à l’instar du titre de cette contribution, est de vivre et non pas de survivre.
Vivre dans la confiance qu’un avenir demeure ouvert et non pas survivre sans joie dans la méfiance et les sécurités aliénantes. L’imaginaire a donc une place centrale dans la fabrique urbaine et territoriale. Il est à la fois une source d’inspiration pour les politiques publiques mais aussi parfois une justification et corollaires d’une vision politique qui prône un développement durable et maîtrisé..la communication gouvernementale est attendue sur ces terrains.
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