CAN 2019: L’Afrique n’a plus de talent

En regardant les matchs de cette CAN, je me suis dit d’abord:  » l’Afrique n’avait plus de talent ». Plus de Okocha, Diouf, Aboutrika, Hadji, Gervinho, Madjer… Ensuite j’ai pensé:  »Et si les coachs bridaient les joueurs et limitaient leurs possibilités »? Consignes, tactiques, respect strict d’un plan de jeu sans émotion, sans improvisation, sont passés peut-être passés par là.

J’ai opté pour la seconde hypothèse en regardant le Ghana, jadis, connu pour ses coups de génie, sa spontanéité, et qui, malgré des joueurs virevoltants comme Ayew et Wakaso aujourd’hui, ne pense que: bloc-équipe, équilibre, solidité… Le même constat en suivant le Nigeria. Gernot Rohr en a fait une équipe solide, disciplinée mais sans feeling. Pareil avec le Sénégal quand on voit Diao Baldé et Sadio Mané revenir défendre comme Gattuso…Bon si ça gagne comme ça une CAN, nous sénégalais, au palmarès toujours vierge: on prend lol. 

Des équipes au palmarès vierge peuvent se permettre, peut-être, de sacrifier le jeu et la manière. Seule la victoire finale est belle dit-on dans ces cas. Par contre, je ne crois pas que les supporters amoureux du beau jeu aimeraient voir leur équipe gagner 3 trophées d’affilés avec le même jeu insipide.

Le constat est partagé par beaucoup. Les équipes africaines sont obnubilées par le résultat, du coup, elles ont perdu leur charme, leur force et donc leur âme. Plus de coup de génie ou coup d’éclats, plus dribbles chaloupés. L’Afrique joue sur des principes qui ne sont pas faites pour elle. Il parait que c’est peine perdue car les joueurs  sont désormais formatés pour pouvoir être vendus facilement en Europe.

Pour un observateur averti, ce qui faisait le charme du joueur africain, c’était cette fantaisie et cette créativité affirmée. Pourquoi?
Parce que le football s’apprenait dans la rue, sur le bitume ou les terrains vagues. Aujourd’hui, dès que le jeune africain montre quelque habileté, il est happé par les centres de formation. On les inhibe pour en faire des footballeurs standards. « Lâche ta balle! Arrête de dribbler! Contrôle et passe! « 
Voilà ce qu’on entend souvent. Il ne faut donc pas s’étonner que la race des grands techniciens s’éteigne petit à petit.

Le Brésil et l’Argentine, dans un autre continent, vivent un peu la même chose. Un formateur brésilien a soutenu que les centres de formation de son pays « fabriquent » maintenant des produits prêts à être vendus dans le marché européen. C’est pour cela, selon lui, qu’on a plus de Casemiro que de Neymar dans les écoles de formation. C’est dit !

En tout cas, pour les quarts de finales, nous espérons, toujours en éternel optimiste, voir du jeu et supplions les coachs de libérer les joueurs, de les laisser oser un peu plus dans la créativité.

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