Le problème n’est pas de savoir « qui c’est », l’important est l’attitude de celui à qui est destinée cette révérence obséquieuse – Révérence dans une République, quelle indignité !
« La Loyauté ne peut jamais s’imposer par la force, par la peur, par l’insécurité, par la déférence, ou par l’intimidation. Elle est un choix que seuls les esprits forts ont le courage de faire ». Paolo Coelho.
Le président Macky Sall est mal barré. Et nous avec. De nombreux sénégalais ont été troublés par les propos du chef de l’Etat au soir du 31 décembre lors de la causerie publi-reportage déroulée avec des médias payés pour la circonstance. Mais là n’est pas le propos. Répondant sans la distance que ne permet pas le tutoiement inhérent au wolof, à une énième question sur l’éventualité d’un troisième mandat, le président Macky Sall demanda un joker et pour nous expliquer son « ni oui-ni non », il nous confia sa crainte, une fois sa décision prise d’éventuellement de ne pas y aller, de voir les membres de son gouvernement et autres directeurs généraux de sociétés nationales, délaisser leurs missions, oublier leurs objectifs, pour, en gros, courir les éventuels dauphins, et plus grave pour lui, ouvrir des guerres de tranchées entre ceux qui nourriraient des ambitions à lui succéder.
On traduit. Le président de la République avoue à un peuple médusé, que ces hommes et ces femmes qu’il a pourtant lui-même nommés pour nous mettre sur la voie du Yonu Yokkute et de l’émergence réunis, ne seraient en fait que de vils opportunistes, juste préoccupés par leurs carrières personnelles à devoir préserver. Son dilemme est compréhensible. Le président Macky Sall est vraiment mal barré. Et nous avec.
On imagine déjà les petits meurtres entre amis, alors que le pays est enseveli sous les urgences comme sous les immondices, on pense aux manœuvres assassines, aux manigances et coups tordus destinés aux adversaires, et les stratégies déroulées pour s’adjoindre tous les circuits de dévotion nécessaires à la création du meilleur réseau d’influences, et tout cela pendant que le roi serait nu et qu’il n’y aurait personne à la barre de notre Sunugal.
Et voilà que pendant qu’on tente de réfléchir aux solutions qui feraient reprendre un peu de hauteur républicaine à notre président, paraît cette ahurissante image d’un homme du sérail en dévotion devant lui, en attitude de révérence mystique, qui laisse penser que c’est un « jebelou républicain » qui fait peine à voir.
Même le Roi du Maroc refuse ces attitudes de paltoquets, même le Pape les éloigne d’une main délicate, mais ces hommes c’est vrai, lui témoignent ainsi leur gratitude de simplement exister, leur premier costard, leur premier flirt avec une fille qu’ils ont osé approcher, forts d’une petite liasse à leur glisser avec arrogance, leur premier voyage en avion…Ils lui doivent tout … Révérence dans une République… Quelle indignité…
Le problème n’est pas de savoir « qui c’est », l’important est l’attitude de celui à qui est destinée cette révérence obséquieuse.
Il est urgent que le chef de l’État prenne de la hauteur, et édicte un code de conduite à son égard qui nous éloigne de ces tartufferies. Qu’il se mette en situation d’éprouver le plaisir d’être entouré de gens loyaux, et qui ne commencent pas à aller proposer leurs indécentes danses du ventre à d’improbables présidentiables qui vont surgir du Macky. Prendre de la hauteur pour ressentir ce qu’est de gouverner un pays et le mener vers l’émergence, avec des gens intellectuellement outillés pour le faire et qui ont le patriotisme et l’engagement citoyen chevillé au cœur. On peut toujours rêver… Et lui proposer de déposer cette phrase sur sa table de chevet, et qui lui dirait que : « La Loyauté ne peut jamais s’imposer par la force, par la peur, par l’insécurité, par la déférence, ou par l’intimidation. Elle est un choix que seuls les esprits forts ont le courage de faire ».
Ainsi soit-il.
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