Le 5 mai 1984 disparaissait Valdiodio Ndiaye un des pères de l’indépendance du Sénégal

Le 5 mai 1984 disparaissait Valdiodio Ndiaye un des pères de l’indépendance du Sénégal et surtout l’homme du 26 août 1958 à l’occasion de son discours mémorable devant le président de la France de l’époque, le général de Gaulle.

« Nous disons indépendance, unité africaine et confédération » cette phrase du ministre de l’intérieur Valdiodio Ndiaye à la veille du référendum du 28 septembre 1958, a marqué les esprits. Comme le discours prononcé un mois avant devant le général de Gaulle montrant la volonté des leaders africains d’alors à conduire le continent l’indépendance. Valdiodio Ndiaye sera de tous les combats pour que l’Afrique recouvre sa souveraineté.

Valdiodio Ndiaye est né le 7 avril 1923 à Rufisque. Il grandit à Kaolack effectue d’abord sa scolarité au lycée Faidherbe de Saint-Louis où il obtient son Baccalauréat en étant major des épreuves. Dans sa promotion et ses amis nous retiendrons des grandes figures de l’histoire du Sénégal comme Cheikh Anta Diop, Cheick Fall, Birago Diop.

Après son bac, il poursuit de brillantes études juridiques à la Faculté de droit de l’Université de Montpellier où, avec une thèse intitulée « La notion de citoyenneté dans l’Union Française », il décroche un doctorat en 1951.

Prince héritier du royaume des Sérères Guelwar, Valdiodio Ndiaye s’engage en politique et occupe d’importantes fonctions au Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) et à l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS).

En 1957, avec la Loi Cadre, Valdiodio Ndiaye devient Ministre de l’Intérieur du premier gouvernement du Sénégal, formé par le Président du Conseil, Mamadou Dia. Il assume, de septembre 1958 à mai 1959, cumulativement avec sa fonction de Ministre de l’Intérieur, les fonctions de Ministre de l’Education nationale ainsi que l’intérim de la Présidence du Conseil.

Valdiodio Ndiaye deviendra maire de Kaolack en 1960 et occupera le ministère des finances jusqu’en novembre 1962. En décembre de la même année, ll est accusé par Senghor de complot contre l’État, aux côtés du président du Conseil Mamadou Dia. Une accusation de coup d’Etat complètement folle, puisque Mamadou Dia en tant que président du Conseil avait tous les pouvoirs, le président de la république, Senghor en l’occurrence, n’inaugurant que les chrysanthèmes. Soutenu par l’armée, Senghor, arrive à ses fins et arrête Dia et ses copagnons. Valdiodio Ndiaye passe alors douze années en prison, coupé de sa famille.

À sa sortie de prison en 1974, il reprend sa carrière d’avocat et participe en 1981 à la fondation du Mouvement Démocratique Populaire (MDP) avec Mamadou Dia, En 1983, il apporte son soutien au président sortant Abdou Diouf et rejoint le Parti Socialiste (PS).

Dans ses mémoires, Mamadou Dia a tenu à rendre hommage à son vieux compagnon et ministre, Valdiodio Ndiaye. Les jeunes générations y apprendront la dignité, l’honneur et le sens de la parole donnée qui animaient ses grands leaders africains.

« Valdiodio n’hésitait pas à m’apporter son soutien chaque fois qu’il était convaincu de la justesse de mes positions. C’est pourquoi nous n’avons jamais eu de contentieux personnel.Mais cette fidélité à lui même lui coutera douze années de réclusion. Jamais je n’ai décelé en lui la moindre trace de mesquinerie ».

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *