Visions croisées en Palestine

Chaque imaginaire se nourrit à sa façon, de souvenirs, d’espoirs et de projets. Et chacun aussi construit et reconstruit son lien proche ou lointain avec la terre.

Quand l’injustice, la non-reconnaissance et l’impunité s’incrustent dans une terre désormais habitée par la terreur et la violence extrême, avec quelle force peut-on encore réclamer le respect de son droit et de sa légitimité identitaire?

Et pourtant, ils sont là, encore et toujours. Ils supplient depuis bientôt un siècle pour des terres inondées de leur sang et leurs larmes endeuillées. La spirale de la nakba, la « catastrophe », tourbillonne dans un monde silencieux depuis des décennies. Au nez et à la barbe du spectateur blasé, qui perd son humanité à force de contempler avec indolence la disparition dans les ténèbres des voeux pieux d’une paix schizophrène.

Pourtant le monde n’est pas mort.

Même si, malgré l’horreur et l’intolérable, certains se risquent encore à feindre un déni qu’ils veulent universel et dont ils ont fait une chape de plomb. Des voix s’élèvent de partout, de plus en plus.

La pression monte.

Les ténors du bannissement géopolitique sont montré du doigt aux quatre coins de la planète par des foules excédées.

Le fléchissement encore balbutiant de ceux qui pensent qu’ils peuvent tout faire et obtenir par la force, prendra du temps jusqu’à ce que leurs échines se courbent définitivement.

C’est ainsi que finissent les tyrannies avant d’être – peut-être – remplacées par d’autres tyrannies. C’est l’Histoire qui le dit.

Le leitmotiv des rengaines désuètes de la « terre promise » perd de sa vigueur. Les alibis et les représailles à l’endroit de la résistance pour la survie sont de plus en plus indéfendables.

Les intérêts géostratégiques au nom desquels les grands s’arqueboutent sur le dos de ceux qui restent à genoux malgré les efforts pour se relever, ne sont pas doté d’éternité.

Et les causes humaines évoluent sans cesse, modelées par l’Homme et ses besoins dans une permanence changeante. La seule soif qui ne s’altère jamais, est celle de la paix et la liberté. Et puis, « aucun rapport de force ne peut être éternel » a dit un jour Elias Sanbar.

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D’origine britannique, Rebecca Tickle est d’abord une passionnée de l’histoire et du destin de l’Afrique. Elle baigne dans l’esprit du continent dès sa petite enfance à travers son père journaliste, qui sillonne le continent africain durant les années de la Guerre froide. Après une carrière d'infirmière diplômée bien remplie et l’achèvement d’une licence en sciences sociale et politiques reconnue par l’Université de Lausanne, Rebecca Tickle a travaillé dans le domaine de la résolution de conflit, de la gestion de projet de médiation humanitaire et de la communication. Elle s’engage comme chargée de communication puis comme secrétaire générale dès 2009 à la Fondation Moumié basée à Genève, organisation œuvrant pour la réhabilitation de la mémoire coloniale et postcoloniale des héros nationalistes camerounais. S'intéressant également à l’histoire mouvementée de la République Centrafricaine depuis 1960, ainsi que globalement à l’Afrique centrale, elle se penche sur les dénominateurs communs qui caractérisent le continent africain. Portant une attention particulière au renforcement des capacités de la société civile et aux rapports de pouvoir dans les médias face aux actualités du macrocosme africain, Rebecca Tickle se plonge volontiers dès qu’elle en a l’occasion dans cet univers qui lui tient tant à coeur, à travers la littérature, les cinémas d’Afrique et ses voyages. Un Master d’études africaines en cours de finalisation à l’Université de Genève, sa curiosité insatiable et sa veille attentive des nouvelles de l’Afrique dans le monde, lui permet de faire des analyses fortes et de participer à bon nombre d’activités et de débats dans les différentes perspectives de ses domaines d’intérêt. Rebecca Tickle collabore avec la rédaction de Kirinapost depuis son lancement en 2016.

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