Chaque imaginaire se nourrit à sa façon, de souvenirs, d’espoirs et de projets. Et chacun aussi construit et reconstruit son lien proche ou lointain avec la terre.
Quand l’injustice, la non-reconnaissance et l’impunité s’incrustent dans une terre désormais habitée par la terreur et la violence extrême, avec quelle force peut-on encore réclamer le respect de son droit et de sa légitimité identitaire?
Et pourtant, ils sont là, encore et toujours. Ils supplient depuis bientôt un siècle pour des terres inondées de leur sang et leurs larmes endeuillées. La spirale de la nakba, la « catastrophe », tourbillonne dans un monde silencieux depuis des décennies. Au nez et à la barbe du spectateur blasé, qui perd son humanité à force de contempler avec indolence la disparition dans les ténèbres des voeux pieux d’une paix schizophrène.
Pourtant le monde n’est pas mort.
Même si, malgré l’horreur et l’intolérable, certains se risquent encore à feindre un déni qu’ils veulent universel et dont ils ont fait une chape de plomb. Des voix s’élèvent de partout, de plus en plus.
La pression monte.
Les ténors du bannissement géopolitique sont montré du doigt aux quatre coins de la planète par des foules excédées.
Le fléchissement encore balbutiant de ceux qui pensent qu’ils peuvent tout faire et obtenir par la force, prendra du temps jusqu’à ce que leurs échines se courbent définitivement.
C’est ainsi que finissent les tyrannies avant d’être – peut-être – remplacées par d’autres tyrannies. C’est l’Histoire qui le dit.
Le leitmotiv des rengaines désuètes de la « terre promise » perd de sa vigueur. Les alibis et les représailles à l’endroit de la résistance pour la survie sont de plus en plus indéfendables.
Les intérêts géostratégiques au nom desquels les grands s’arqueboutent sur le dos de ceux qui restent à genoux malgré les efforts pour se relever, ne sont pas doté d’éternité.
Et les causes humaines évoluent sans cesse, modelées par l’Homme et ses besoins dans une permanence changeante. La seule soif qui ne s’altère jamais, est celle de la paix et la liberté. Et puis, « aucun rapport de force ne peut être éternel » a dit un jour Elias Sanbar.
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