RAMADAN 2022 : NOUS PRENONS DATTES…

En théorie, nous devrions vivre à partir de ce dimanche, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité. Nous qui aimons tant, au détour de chaque phrase, préciser avec la gourmandise du parfait dévot, que nous sommes un peuple musulman, allons donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges…

Mon Dieu ! Quelle torture ! Et puis surtout nous rencontrerons des hommes et des femmes qui se plaindront à tout bout de champ du jeûne, de sa dureté, avachis dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou WhatsApp, alors que le prophète lui, PSL, s’est affranchi de l’épreuve sous 50°. Un peu de décence dans la complainte de l’affamé tout de même…

D’ailleurs, comme l’a écrit mon frère Jean Charles Faye, comme pour nous donner exemple à suivre et à célébrer, « Dieu nous accorde de vivre ensemble 15 jours durant, une grande intimité avec lui dans la prière. Cette période, nous devons faire en sorte qu’elle Lui plaise et qu’Il l’agrée. Pour cela nous devons parfaire nos bonnes relations, faire qu’elles soient excellentes. Simplement d’abord en respectant la forme et la particularité du Culte de chacun, en recherchant et en cultivant tout ce qui nous rapproche. En acceptant nos différences, en reconnaissant qu’elles appartiennent à DIEU et qu’elles nous identifient ».

On peut rêver durant ces 30 jours, de réseaux sociaux sans vulgarités ni injures, avec des acteurs sociaux qui privilégient une des recommandations majeures de l’Islam, à savoir la circonspection et la prudente retenue, qui empêchent d’avoir à proférer d’insoutenables conneries…Astafiroulah !!! Je m’égare…

C’est aussi, si j’ai souvenance, un mois de pardon et de rejet des injustices, et peut-être qu’en plus la Grâce inspirera certains à sortir des kiffs du pouvoir, des ressentiments et des doutes qui autorisent parfois d’inconscients excès. Ces 30 jours pourraient habiter des consciences quelques fois désinvoltes et les inspirer à mieux considérer les risques possibles qu’il y aurait à dévoyer une mission qui leur aura été confiée. Le Sénégal aspire à plus de sincérité de la part des hommes qui nourrissent le projet de diriger ses citoyens. Suivez mon regard…

Ces 30 jours doivent nous redonner espoirs, au vu de la solidarité dont ont su faire preuve nos Lions du Football, solidarité qui les a portés sur le toit de l’Afrique.

Ce sont aussi 30 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous interroger sur les catastrophes et accidents en cascades qui s’abattent parfois sur le Sénégal. Et de nous demander si dans l’émission des prières que l’on envoie à Dieu à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les Saints Hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi, Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a comme un problème de réception… Y’a un truc qui cloche…

Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu… Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que Ses Grâces ne nous mènent pas vers un vrai redressement, que notre jeunesse surtout, quémande de tout son désespoir.

Nous prenons dattes… Bon Ramadan…

 

 

 

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Journaliste de formation, J.P.C est une voix radiophonique unique mais aussi une plume corrosive. Ses analyses fines sur la vie politique, sociale et culturelle du Sénégal font références. Ses éditos sont sur Kirinapost.

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