Il faut soutenir le Capitaine Traoré

Dans une Afrique où les héros sont trop souvent trahis ou réduits au silence, le capitaine Ibrahim Traoré est en train de devenir, aux yeux de nombreux Africains et du monde entier, une incarnation vivante de la dignité, du courage et de la souveraineté. Une sorte de Thomas Sankara en devenir. Depuis qu’il a pris les rênes du Burkina Faso en septembre 2022, son nom résonne bien au-delà des frontières de son pays, comme un appel au réveil panafricaniste. Et aujourd’hui, plus que jamais, il faut soutenir le Capitaine Traoré.

Une insécurité insupportable ravageait pendant longtemps une grande partie du territoire burkinabé, les groupes armés faisaient la loi dans plusieurs régions, pendant que la population vivait dans la peur et la misère. Alors qu’il comptait moins de 50 000 personnes déplacées internes (PDI) en janvier 2019, le pays en a recensé 2,01 millions au 30 mars 2023 (dernier recensement en date), selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Les réponses apportées jusque-là par les autorités précédentes dirigées par lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, souvent dictées par des puissances étrangères, avaient échoué. C’est dans ce contexte d’abandon que le jeune capitaine, âgé d’à peine 34 ans, a pris ses responsabilités et renversé l’ordre établi. Non pas pour le pouvoir, “mais pour libérer son peuple”.

Soutenir Traoré, c’est soutenir la sécurité, la stabilité et la paix dans le Sahel. Depuis sa prise de pouvoir, iI a réorganisé l’armée, créé 25 bataillons d’intervention rapide, lancé un vaste programme de recrutement de volontaires pour défendre le territoire et instauré une vraie discipline au sein des forces de sécurité. Le peuple a retrouvé foi en son armée. Les résultats sont là : plusieurs régions reprises aux groupes armés, une amélioration significative de la sécurité et un moral retrouvé.

Mais soutenir Traoré, c’est aussi reconnaître son combat économique. Le capitaine a mis fin à des accords injustes avec des puissances étrangères, expulsé les forces françaises en Février 2023, et renforcé la souveraineté nationale sur les ressources du pays. L’ouverture de la première raffinerie d’or du Burkina Faso, en Novembre de la même année, marque un tournant historique : désormais, l’or ne quitte plus le pays sans valeur ajoutée. Les bénéfices reviennent à la population. Le PIB a bondi avec une croissance estimée à 4% en 2024, l’agriculture a été relancée, et des projets de développement voient le jour, portés par une volonté claire : faire du Burkina un pays autonome, fort, digne. La Banque Mondiale fait une projection favorable de croissance avec une estimation de 7% en 2027.

Soutenir Traoré, c’est aussi soutenir le rêve panafricain. Avec le Mali et le Niger, il a fondé l’Alliance des États du Sahel (AES), une initiative géopolitique majeure qui redéfinit les équilibres régionaux. Ce pacte va au-delà de la sécurité : il annonce une intégration économique, politique et culturelle, libérée des diktats extérieurs. Il est question pour les Etats de l’AES de créer une monnaie commune baptisée “Sahel”. Cette monnaie devrait en théorie s’appuyer sur les ressources naturelles des pays membres de la Confédération. C’est donc une renaissance africaine qui s’écrit, à l’encre de la souveraineté retrouvée.

Le Capitaine Traoré aurait même refusé une “aide” du FMI et aurait justifié son choix pour des raisons souveraineté économiques. Il aurait déclaré:

« L’Afrique n’a pas besoin de la Banque mondiale, du FMI, de l’Europe ou de l’Amérique. Nous, les Africains, avons tout ce qu’il faut pour développer nos économies/pays sans dette/prêt étranger pour nous soutenir. Nous ne pouvons pas continuer à être asservis par des dettes/prêts».

Un message direct, sans fard, adressé à ceux qui exploitent l’Afrique sous couvert d’aide. Il a dénoncé l’hypocrisie des grandes puissances, et a rappelé que le peuple burkinabè n’est pas un pion sur un échiquier mondial.

Cette posture de fermeté n’a pas été sans conséquences. Traoré a été victime de multiples tentatives d’assassinat – plus d’une dizaine recensées. La dernière aurait impliqué une tentative de corruption de ses propres gardes du corps. C’est dire à quel point sa vie dérange, à quel point son combat est réel.

Face aux critiques internationales, notamment celles du général américain Michael Langley, qui l’accuse de détourner les ressources nationales, Traoré a répondu avec fermeté, affirmant que le Burkina Faso est maître de son destin et de ses richesses.

Soutenir le Capitaine Traoré, c’est donc le protéger. Contre les balles, contre les campagnes de diffamation, contre l’isolement diplomatique. Car si l’on veut que l’Afrique se redresse, il nous faut des dirigeants comme lui : courageux, sincères, et profondément enracinés dans la réalité de leur peuple.

Ce n’est pas un discours de salon, ce n’est pas de la diplomatie molle. C’est une action de terrain. Une parole claire. Un engagement sans concession. À l’image de Thomas Sankara en son temps, Ibrahim Traoré parle vrai, agit vite, et refuse de se plier aux logiques de soumission.

Aujourd’hui, le capitaine avance avec une flamme dans le regard et le peuple derrière lui. Mais cette flamme peut vaciller si l’Afrique ne s’unit pas pour le soutenir. Il n’est pas seulement le dirigeant du Burkina Faso. Il est le symbole d’une Afrique qui refuse de mourir à genoux.

Il faut soutenir le Capitaine Traoré. Pour le Burkina Faso. Pour l’Afrique. Pour l’Histoire.

 

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Ass Malick Mbaye est un project manager, expert en analyse des données massives et intelligence artificielle. Il vit en Allemagne depuis plus de 20 ans mais n'en pas moins attentif à la marche de son continent d'origine l'Afrique en tant qu'adepte de la pensée du pharaon Cheikh Anta Diop. Les chroniques de ce passionné de géopolitique et de haute finance, sont sur Kirinapost.

3 Comments

  1. Mansour Ciss kanakassy Reply

    Cher frère,

    J’ai lu ton article en soutien au capitaine Ibrahima Traoré avec une profonde émotion mêlée de respect. Permets-moi de te dire, en tant que panafricain engagé, que tes mots résonnent comme un écho puissant dans le cœur de celles et ceux qui refusent la soumission et réclament la renaissance de notre continent.

    Le capitaine Traoré incarne aujourd’hui, pour le Burkina Faso et bien au-delà, cette nouvelle génération de dirigeants africains que l’histoire attendait : des hommes debout, enracinés dans la terre de leurs ancêtres, porteurs d’une vision souveraine, lucide et courageuse. Il ne s’agit pas d’un simple changement de gouvernance, mais d’un sursaut historique contre l’ingérence, l’humiliation et la dépossession systématique.

    Ta prise de parole est non seulement légitime, mais nécessaire. Dans cette guerre hybride menée contre nos peuples – par la propagande, la manipulation médiatique, les sabotages économiques et les attaques terroristes instrumentalisées – les voix conscientes et solidaires sont nos armes les plus précieuses. Ta lettre s’inscrit dans cette résistance des consciences. Elle est un acte politique à part entière.

    Soutenir le capitaine Traoré, ce n’est pas seulement soutenir un homme. C’est soutenir un idéal : celui d’une Afrique qui se libère, qui se réorganise selon ses propres lois, et qui affirme son droit à vivre, décider, et se défendre sans tutelle étrangère.

    Je t’adresse ici ma solidarité pleine et entière, et j’appelle toutes les forces panafricaines, toutes les jeunesses conscientes, à se tenir aux côtés du peuple burkinabè. Car le combat de Ouagadougou est aujourd’hui le combat de tout le continent.

    Fraternellement,
    Mansour Ciss kanakassy
    Militant panafricain convaincu

  2. Mansour Ciss Kanakassy Reply

    Cher frère Ass Malick Mbaye,

    J’ai lu ton article en soutien au capitaine Ibrahima Traoré avec une profonde émotion mêlée de respect. Permets-moi de te dire, en tant que panafricain engagé, que tes mots résonnent comme un écho puissant dans le cœur de celles et ceux qui refusent la soumission et réclament la renaissance de notre continent.

    Le capitaine Traoré incarne aujourd’hui, pour le Burkina Faso et bien au-delà, cette nouvelle génération de dirigeants africains que l’histoire attendait : des hommes debout, enracinés dans la terre de leurs ancêtres, porteurs d’une vision souveraine, lucide et courageuse. Il ne s’agit pas d’un simple changement de gouvernance, mais d’un sursaut historique contre l’ingérence, l’humiliation et la dépossession systématique.

    Ta prise de parole est non seulement légitime, mais nécessaire. Dans cette guerre hybride menée contre nos peuples – par la propagande, la manipulation médiatique, les sabotages économiques et les attaques terroristes instrumentalisées – les voix conscientes et solidaires sont nos armes les plus précieuses. Ta lettre s’inscrit dans cette résistance des consciences. Elle est un acte politique à part entière.

    Soutenir le capitaine Traoré, ce n’est pas seulement soutenir un homme. C’est soutenir un idéal : celui d’une Afrique qui se libère, qui se réorganise selon ses propres lois, et qui affirme son droit à vivre, décider, et se défendre sans tutelle étrangère.

    Je t’adresse ici ma solidarité pleine et entière, et j’appelle toutes les forces panafricaines, toutes les jeunesses conscientes, à se tenir aux côtés du peuple burkinabè. Car le combat de Ouagadougou est aujourd’hui le combat de tout le continent.

    Fraternellement,
    Mansour Ciss kanakassy
    Militant panafricain convaincu

  3. Ass Malick Mbaye Reply

    Merci, cher Mansour !

    Depuis longtemps, toi et moi partageons une vision commune de l’émancipation de nos peuples et du développement de notre continent. Comme tu l’as si bien exprimé, cette ambition passe nécessairement par une prise de conscience collective et par une dissection sans complaisance de notre trajectoire historique. Sans quoi, il nous serait impossible de saisir pleinement les enjeux et défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

    En tant qu’artiste, intellectuel et militant panafricaniste, tu es entrain d’abattre un travail colossal, souvent dans l’ombre, loin des projecteurs, et sans jamais chercher la reconnaissance ou les honneurs. Tes nombreuses expositions à travers le monde ont profondément marqué celles et ceux qui ont eu le privilège de les voir.

    L’Histoire, elle, prend note.

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