Monsieur Adama Gaye, permettez-moi, donc, de donner mon avis, dans un débat sénégalo-sénégalais, au nom de la belle formule que vous écrivez : « nous sommes au coeur d’une mondialisation, en version périls partagés » ! Je partage ces périls doublement ! Etant votre voisin de case, mauritanien et ayant des dizaines de milliers de mes compatriotes chez vous. En plus d’une partie de ma famille sénégalaise !
Hâtons-nous de trouver, tous ensembles, des solutions afin de garantir la sécurité sanitaire de nos frères, quelles que soient nos frontières géographiques. Le temps est compté et ne saurait donc être aux diatribes. Aujourd’hui, monsieur Gaye, en tant que citoyen, en tant connaisseur des arcanes que vous nous donnez à découvrir, au gré de vos productions, mettez à contribution les idées et les perspectives que vous énoncez-là.
Faites-le dans le cadre de cette nécessaire concertation avec les pouvoirs publics ayant la lourde tâche de mener à leur terme les heureuses initiatives, ardemment souhaitées par tout votre peuple et celui de la « case mitoyenne ». Il est vrai qu’un opposant restera toujours suspect dans son adresse au pouvoir, surtout dans des termes qui auraient eu l’avantage d’être plus conciliants, même dans la fermeté, car l’heure est grave et l’urgence commande de ne plus s’attarder aux formalismes.
Oui, monsieur Gaye, puissiez-vous être celui par qui on acceptera, sous nos tropiques, qu’un opposant peut aussi, au-delà des querelles de tribunes, Servir son pays dans ce qu’il y’a de plus noble, de plus sacré : veiller à la vie, sauver la vie, protéger la vie, dans une paix des braves. Vous êtes convaincu, monsieur Gaye que les autorités sénégalaises ne peuvent qu’être mobilisées sur le sujet. Il est vrai aussi, que nul ne saurait s’arroger le monopole du patriotisme ni celui de la compassion et du coeur. Ni les gouvernants, ni vous et vos amis opposants.
L’analogie militaire, que vous faites du propos présidentiel, est un peu vrai car, nous autres militaires, avons le devoir, en qualité de Chefs, de définir aux troupes, en suivant la hiérarchie, bien entendu, les objectifs, la stratégie, les moyens d’une action à venir. La stratégie est au niveau suprême de décision, la tactique est la mise en oeuvre des moyens pour atteindre l’objectif. CQFD. Douniouy gattal ! Il n’est pas exclu, sans volonté aucune de compromettre le moral des troupes, de décrire la nature des dangers et des risques graves encourus lors des combats ! Paradoxalement, cela galvanise les ardeurs et croyez-moi, mon cher jeune frère, que l’instinct de conservation, de survie, galvanise les ardeurs et « autorise » des miracles.
Le Chef de l’Etat sénégalais, comme jadis à Keur Momar Sarr, pour l’eau, a revêtu l’uniforme du Chef de Guerre car il s’agit bel et bien d’une guerre. Alors, ni De Gaulle, ni Eisenhover ne l’auraient « blamé » car ils firent de même lors du débarquement, en Normandie, avec le Commando Hubert, français et l’escalade de la Pointe du Hoc par les Rangers américains. L’estimation des pertes était connue et communiquée aux chefs des unités engagées. Tout ceci, juste pour vous dire, monsieur Gaye, vous avez le devoir d’apportez votre contribution citoyenne, que vous estimez logique et alors acceptez de rejoindre, avec d’autres, l’Etat-major présidentiel pour participer à l’élaboration de la stratégie et permettre les bonnes décisions concertées.
La Mauritanie a choisi une démarche et il fut heureux que le gouvernement algérien, dans le cadre d’une mutualisation des efforts, rapatria des citoyens mauritaniens et ceux de la sous-région maghrébine ! Pourquoi pas un remake, pour le Sénégal, avec d’autres solutions, avec des pays frères et amis. Les dangers d’un rapatriement sont réels, la sécurité sanitaire de vos compatriotes étant assurée dans un grand pays, il convient maintenant, tranquillement, de faire régner la sérénité pour permettre des solutions heureuses, dans les plus brefs délais. Je demeure convaincu que le « génie sénégalais » ne se limite pas seulement à la contestation et à l’opposition systématique. Nous le saurons dans les tous prochains jours, si DIEU le Veut.
Veuillez excuser les coquilles et autres fautes car je me relis rarement, lol ! Et je n’ai pas votre talent d’écrivain !
©afro.who.int
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