Mourir baptisé par autrui d’illégal
Parfaite non-reconnaissance d’une existence
Qui a les mêmes droits que vous à la naissance
Mort ou vif, ici ou là-bas, c’est bien égal
C’est ça la vie de migrant, amère
Hors de la forteresse tellement fière
Nous sommes presque tous des grands migrants
Par nos anciens, par nos grands-parents.
C’est grâce aux dénominateurs frelatés
Et la brutalité d’une misère fabriquée
Que la supériorité opportuniste, légale
Reste au fond un statut très sale
Des migrants meurent à Melilla discordiale
Sous les coups d’une violence pitoyable
Qui sert la béate exclusion d’une identité
Jouissant avant tout de droits inventés.
Légal illégal, c’est les uns qui décident
Mais les autres sont forts sans même le savoir
Toutes et tous ont droit à une belle mangeoire
Pas les macoutes d’une Mellila migranticide
Que vive toujours l’éternel grand migrant
Sans lui le monde serait plus que morbide
Il arrose la terre en dépit des mécréants
D’une humanité précieuse, astéroïde
Une vie qui finit à Mellila face au légal
C’est ça en vérité qui fait le vrai crime
Que trépasse d’abord le fortin léthal
Qui ne se nourrit que de faux hymnes
Au non-reconnaissants, la vie dure
Un jour un jour les derniers en premier
Le ciel finit toujours par s’ouvrir ça c’est sûr
Y a pas un monopole de l’horizon bouché
Aucun régime n’est pour toujours éternel
Même l’empire romain s’est un jour écroulé
L’Histoire tourne avec force, c’est naturel
Le migrant martyr de Mellila ne sera jamais oublié.
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Texte inspiré par les barrières de Mellila, les – nouveaux – massacres racistes et les charniers aux frontières maroco-espagnoles.
Voir Loopsider, 28 juin 2022.
Événements tragiques de Mellila au 24.06.2022.
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