Yéyé Faye : « Je retiens la période Diamono »

Yéyé Faye est un des pianistes les plus doués de sa génération. Sorti du conservatoire d’Aubervilliers, ce Jazzman désormais attendu depuis ADN son album paru en 2018 est aussi le fils du légendaire guitariste  sénégalais, Lamine Faye. C’est à ce baobab de la musique, que Yéyé a décidé de rendre hommage le 27 septembre . Dans la mythique salle du Théâtre National Daniel Sorano, se réunira autour du pianiste, une pléthore de chanteurs et de musiciens qui ont eu à collaborer avec le génial guitariste. Pêle-mêle les artistes qu’il a accompagnés: Oumar Pène, Youssou Ndour, Ousmane Touré, Ismael Lo, Pape Diouf, Alioune Mbaye Nder, Fallou Dieng, Mamadou Lamine Maiga, Yoro N’diaye, Souleymane Faye, Fatou Guewel…la liste est loin d’être exhaustive, mais rien qu’avec ces noms, les mélomanes peuvent avoir une idée sur la soirée exceptionnelle qui les attend . Ceux à qui, il a mis le pied à l’étrier et révélé au grand public c’est l’occasion de montrer au mentor toute leur reconnaissance. Pour d’autres chanteurs aguerris, qu’il a eu à accompagner ou composer des tubes d’anthologie, c’est l’occasion de lui rappeler leur gratitude. À quelques heures de l’événement, Yéyé, son maitre d’œuvre, s’est entretenu avec Kirinapost.

 

Yéyé Faye : « Je retiens la période Diamono », Information Afrique Kirinapost

Yéyé Faye rend hommage à son père

Kirinapost : Pourquoi rendre hommage à Lamine Faye spécifiquement et pas la famille Faye en entier ? Vous auriez pu rendre hommage à votre oncle Adama Faye par qui tout a commencé ou Habib Faye qui vient de nous quitter ?

Yeyé Faye : Rendre hommage à Adama, Habib ou Lamine c’est du pareil au même. Je les considère tous comme mes papas et ils m’ont vu grandir. À travers l’hommage à Lamine Faye, je rends hommage à toute la famille Faye, en réalité.

Kirinapost : Qu’est-ce que Lamine Faye a apporté à la musique sénégalaise pour vous ?

Yeyé Faye : Lamine Faye a énormément contribué à l’évolution de la musique sénégalaise. Regardez par exemple son jeu guitaristique, très moderne, au style Mark knopfler ou encore Carlos Santana. Il a également beaucoup apporté en terme de compositions et d’arrangements, avec à la clé des chansons devenues des classiques de la musique sénégalaise. Il y’a aussi la création du Lemzo Diamono, son groupe, qui a été une école pour bons nombre de chanteurs et de musiciens.

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Le virtuose Lamine Faye à l’époque du Super Diamono

 Kirinapost : Lamine Faye a connu durant sa carrière deux grands moments : Son passage au Super Diamono et la création de Lemzo Diamono. Si vous deviez en choisir un…

Yeyé Faye : Je crois que ce sont deux périodes assez différentes. Quand il a intégré le Super Diamono, il était encore jeune, pétri de talent et avec énormément de fougue. Ensuite il a créé le Lemzo Diamono.  C’était son bébé, sa création et je pense qu’il prenait beaucoup plus de temps pour composer, arranger et travailler. Il bossait à son rythme, avec souvent des chanteurs qui n’étaient pas connus à l’époque. C’était une période de riches productions aussi. Le Lemzo me rappelle mon enfance mais si je dois retenir qu’une seule période mon choix porterait sur le Super Diamono. Avec ce groupe, il a participé à des Chef d’œuvres inoubliables.

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Hommage à Lamine Faye

 Kirinapost : Venons-en à la soirée Hommage du 27 septembre : Comment va-t-elle se dérouler ? Parlez-nous un peu du programme…

Yeyé Faye : Nous sommes confiants et croisons les doigts pour que cela se passe bien. Pour le programme, il y’aura un concert-live, des morceaux connus du Lemzo Diamono seront interprétés par certains anciens membres du groupe et par d’autres invités. Ça sera une véritable fête de la musique !

Kirinapost : Pouvons-nous espérer voir le parrain Lamine Faye prendre sa guitare et monter sur scène ?

Yeyé Faye : Il sera de la partie. Et, il est fort possible qu’il monte sur scène pour jouer avec nous…

Kirinapost : En tant que musicien, quelle influence Lamine Faye a-t-il eu dans votre formation et dans votre façon de penser la musique ?

Yeyé Faye : Bien évidemment il a participé à ma formation. Il m’a fait écouter pleins de disques. Et puisqu’il répétait à la maison avec son groupe, cela m’avait permis de découvrir les instruments, d’apprendre beaucoup de choses. Quant à la façon de penser la musique, on ne la partage pas, parce que j’ai la conviction que chaque musicien est unique.

Kirinapost : Pourquoi avez-vous préféré le piano à la guitare ?

Yeyé Faye : J’ai commencé par la guitare mais le clavier reste l’instrument qui me parle le plus. On avait un clavier à la maison et c’est comme ça que tout a commencé.

Kirinapost : Dans la famille Faye, il y’a les pères et aujourd’hui arrivent les fils et neveux dont vous. Quelle génération est la plus douée des deux ?

Yeyé Faye : À mon humble avis… je pense que nos papas nous devancent, il faut l’admettre. Ils sont meilleurs que nous, plus fort que moi en tous les cas (Lol). À leur époque et à leur début, surtout, il était extrêmement difficile de trouver un instrument, en posséder un, était encore plus difficile. Ce n’était pas évident. Leur parcours était plus semé d’embuches. Alors que notre génération a plus de possibilités. Les instruments sont devenus plus accessibles et les studios, plus nombreux.

Kirinapost : Un projet entre cousins est-il envisageable ?

Yeyé Faye : C’est bien dans l’ordre du possible. En tous les cas je reste très ouvert !

 

 

 

 

 

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