Opération Résilience

Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines …(proverbe mexicain).

Germiner est dans la nature humaine ce qu’espérer est dans la ferveur de la foi. Tout est pétri de matière et de résilience : la Nature n’a employé qu’une seule et même pâte, dont elle a seulement varié les levains.
Eux sont d’avis que la fin justifie les moyens, même les moyens les plus infâmes. Ils ont tort: la fin est contenue dans la route qui y mène. Chacun des pas qu’ils auront arpentés aujourd’hui sera leur vie de demain.

Comme le dit Wilhelm Reich dans son fameux livre “Ecoute petit homme”, où il pourfend allègrement la bêtise humaine, la fin n’est autre que le reflet des moyens employés.
La volonté de détruire les autres, pour “régner”, va de pair avec l’auto-destruction. Celui qui ne sait que détruire, réduire à la plus simple expression ne peut aisément se construire, ou alors pas longtemps, puis il s’écroule. Il s’écroule sous le poids de sa volonté de pouvoir et de destruction.

Animosité mal pensée, improductive de sens éthique et de valeur humaine ; poison boomerang qui tue à petit-feu ceux et celles qui en font usage. C’est ainsi dire que l’intolérance peut être bonne tout comme l’injustice.
Bonne aussi la haine, bonne la calomnie qui se glisse comme le ver dans le sépulcre.
Si toutes ces choses qu’on est convenu d’appeler l’adversité dans la vie d’un être humain pèsent le poids d’un atome dans sa progression, il y a de quoi bénir la destinée.

Aux patriotes donc, la résilience, la résilience qui a du ressort. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps pour désirer un nouveau monde.
C’est donc là où l’on va parler des nouvelles formes d’organisations qui se mettent en place et qui excluent toute forme de violence ou de chaos organisé. Car tout simplement la construction qui existe n’est plus celle face à un traumatisme. C’est une réelle volonté de changement d’un monde qui arrive à ses limites. Nous sommes face à une mutation et à un changement profond des valeurs et non pas à une hypothétique situation de fait.

Le traumatisme n’existe que pour celui qui veut y voir un drame. Plus donc question d’orchestrer un syndrome traumatique afin de promouvoir la capacité d’un peuple d’y faire face de manière résiliente.

Notre résilience est dynamique ; elle sera porteuse de résistance, de récupération et de transformation.
Politiquement, la résilience fabrique du consensus, et valorise toutes les initiatives qui prémunissent de la confrontation, du rapport de force, du dissensus. Ainsi, de même qu’on pouvait entendre le  » Nous sommes en guerre  » d’ Emmanuel Macron comme une formule à produire du consentement à l’ère de la COVID-19, on peut faire une lecture politique de ce choix du nom “Résilience”.

Résilience devenue sous nos cieux mode de survie et réenchantement de l’imaginaire collectif parce qu’elle permet, par exemple, de raconter des histoires qui changent et qui rassurent. Ces histoires sont celles de damnés de la République, d’hommes à abattre devenus par la force de l’adversité des individus puissants qui subvertissent les pronostics, et subliment les difficultés, parfois immenses, qu’ils et elles ont trouvé en travers de leur route. C’est l’exemple de cet opposant farouche, Ousmane Sonko , persécuté au-delà de l’inimaginable, et qui telle une rose trémière bourgeonne dans le cœur de millions de sénégalais.

Ainsi, la pratique politique n’est qu’un rouage parmi d’autres de la capacité à rebondir, tandis qu’on s’habitue à l’idée que l’aléa aurait quelque chose de tellement inexorable qu’il serait trop coûteux (ou pas assez rentable), de s’évertuer à s’en prémunir. L’idée du risque, comme celle d’anéantir l’opposition politique, sont finalement devenues naturelles… et charge à chacun de s’adapter…

 

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Khady Gadiaga est une communicante de profession. Elle a capitalisé 25 ans d'expérience professionnelle dans différentes entreprises où elle a respectivement occupé les postes de Product Manager, Directrice Commerciale et Marketing, notamment dans les secteurs de l'industrie médicale et textile en Europe et en Afrique. Ancienne directrice du marketing du Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) de 2005 à 2010, elle a coordonné et orchestré le volet communication et marketing de ce grand rendez-vous culturel. Khady est passionnée de culture, des grandes idées et des mots, elle met sa plume au service des causes justes, parmi lesquelles, la paix et la concorde et la liberté. À ce titre, elle a été directrice de la rédaction, à Debbo Sénégal. Cette ancienne étudiante en Langues étrangères Appliquées à l'économie et au droit à University of Nice Sophia Antipolis, est aujourd'hui Directrice générale à Osmose (Agence de communication Globale) et depuis 2011, met en pratique sa riche expérience en qualité de Consultant expert Sénior en accompagnant les organisations du secteur privé, public et institutionnel en terme de conseils, de coaching et de suivi-évaluation de projets et programmes. Les chroniques de cette dame de aux centres d'intérêts éclectiques, sont désormais sur Kirinapost.

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