Ngozi Okonjo-Iweala : portrait d’une fierté africaine

Depuis juillet 2018, l’ancienne ministre nigériane des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, est membre du conseil d’administration de Twitter. Ancienne directrice de la Banque Mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala est une économiste reconnue et une femme d’une grande expérience.

 

Trois fois ministre de l’économie du Nigeria, Okonjo-Iweala est une dame de fer. « Okonjo-Wahala » (l’emmerdeuse, en langue yoruba), comme on la surnommait pour sa lutte à l’époque contre la corruption, est reconnue comme l’une des meilleures spécialistes des questions de développement. Sous son magistère, le PIB est multiplié par trois, et en plus elle renégocie et réduit la dette publique de façon historique. Dans son livre: « Lutter contre la corruption est dangereux », elle explique comment elle s’est attaquée au fléau.

« Au début de mon premier mandat de ministre en 2003, personne ne connaissait le montant des budgets du gouvernement fédéral ou des Etats. Un gouverneur pouvait alors être tout sauf honnête, en disant par exemple « Nous n’avons pas payé les professeurs ce mois-ci, parce que le gouvernement fédéral ne nous a pas transféré les fonds ! » Quand j’étais ministre, j’ai constaté que les gens étaient hostiles au gouvernement fédéral. J’ai essayé de savoir pourquoi. Ils pensaient que l’Etat détournait l’argent. Je suis allée voir le Président Obasanjo et lui ai demandé si on pouvait publier dans les journaux les budgets et surtout les recettes du gouvernement fédéral et des Etats chaque mois. L’information est devenue publique. Cela a ôté aux gouverneurs la possibilité de se défausser sur le gouvernement fédéral en prétendant qu’il n’avait pas transféré ses revenus. L’information c’est le pouvoir. Il y a eu un dialogue et j’en suis très fière », raconte celle qui est devenue une figure de la lutte anti-corruption.

C’est cette dame qui a été recrutée par la firme Twitter, en même temps que Robert Zoellick, autre ancien directeur de la Banque Mondiale.

En 2015, Leslie Miley, seul noir Afro-Américain à occuper le poste d’ingénieur au sein de Twitter, démissionne et fustige la politique de recrutement de l’entreprise, qu’il juge trop masculin et surtout trop blanc. Comme pour faire d’une pierre deux coups, le fameux réseau social a décidé de nommer une dame et une africaine au sein de son conseil d’administration. Ngozi Okonjo-Iweala est en effet la première personnalité du continent à siéger au conseil d’administration de la firme à l’oiseau bleu.

« Je suis particulièrement reconnaissante pour l’amour et le soutien de mes compatriotes, Nigérians et Africains », a commenté Dr Okonjo-Iweala sur Twitter, même si elle avoue ne pas être une grande utilisatrice du réseau social en question, malgré ses 860 000 followers.

Par ailleurs, elle a tenu à souligner sa fierté de rejoindre une entreprise de dimension mondiale et d’y apporter son expérience.

« Twitter est une puissante plateforme qui continue d’être utilisée comme un lien fort, à l’échelle de la planète et je suis ravie de faire partie de l’équipe », a ajouté l’économiste nigériane.

Ngozi Okonjo-Iweala est née le 13 juin 1954 à Ogwashi-Ukwu, dans le delta du Niger. Elle a fait ses études universitaires en économie aux Etats-Unis, notamment à Harvard University en 1976. Elle est aussi titulaire d’un PHD en économie et développement régionaux du Massachusetts Institute of Technology (MIT), avec une thèse intitulée : Politique du crédit, marchés financiers ruraux et développement agricole au Nigéria.

Directrice Générale de la Banque Mondiale entre 2007 et 2011, Okonjo-Iweala se forge une stature internationale. Depuis 2015, elle est présidente du conseil d’administration de GAVI Alliance, une organisation favorisant l’accès à la vaccination en Afrique. L’économiste nigériane siège au groupe financier mondial Lazard et conseille Standard Chartered. Madame Okonjo-Iweala est également co-présidente de la Global Commission for the Economy and Climate. Le magazine Forbes la classe parmi les 100 femmes les plus puissantes au monde sur cinq années consécutives.

 

 

 

 

 

 

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