Ndioro Ndiaye: « L’écriture, c’est une transmission de valeurs » (Salon du Livre Féminin)

La 2e édition du Salon du Livre Féminin a ouvert ses portes vendredi, à la place du Souvenir Africain pour trois jours (12, 13 et 14 mai 2023). « Écriture féminine, zoom sur la dimension politique », panel qui a réuni de fortes personnalités féminines comme Ndioro Ndiaye et Dior Fall Sow a été un moment marquant du Salon.

Ndioro Ndiaye: « L’écriture, c’est une transmission de valeurs » (Salon du Livre Féminin), Information Afrique Kirinapost

C’est parti ! Pendant trois jours, les femmes littéraires sont à l’honneur. Elles vont parler de leurs ouvrages, débattre des grands thèmes de l’heure qui touchent leurs univers. Naturellement, les droits des femmes, l’impact de l’écrit dans les luttes féminines. C’est un moment important d’échanges et de partages.

« Écrire le Soi » est le thème de l’édition 2023. Autour de cette proposition, des panels et des rencontres vont permettre à plusieurs personnalités féminines de débattre et de donner plus de visibilité à leurs idées. L’un des panels du premier jour intitulé: « Écriture féminine, zoom sur la dimension politique » a brillamment servi de rampe de lancement du salon initié par l’écrivaine Amina Seck.

Plusieurs fois ministres sous Abdou Diouf, Ndioro Ndiaye présente au panel, est largement revenue sur la dimension politique de l’écriture. Tout en invitant, les autorités publiques à se saisir des idées qui émanent de ce salon.

« J’ai toujours écrit, j’ai écrit un livre, j’écris mes discours et c’est un moment que je prends toujours au sérieux parce que l’écriture c’est une transmission du savoir, c’est une transmission de valeurs et c’est pourquoi l’écriture est éminemment politique. D’ailleurs, les ministères en charge des questions de populations devraient être ici, afin de recueillir tout ce qui se dit pour en faire des programmes de développement car un gouvernement, au fond, ne fait qu’offrir pour répondre à une demande »  dira madame Ndiaye, par ailleurs, ancienne directrice générale adjointe de l’Organisation Internationale pour les Migrations.

Ndioro Ndiaye évoquera sa satisfaction de voir autant de monde visiter le salon et de rencontrer des femmes de différentes cultures et d’horizons différents. Elle a dit son enthousiasme à débattre avec elles. Cependant, la professeur a invité ses cadettes à davantage échanger avec les anciennes car un problème de dialogue intergenerationnel existe.

Dans la même veine, la juge Dior Fall Sow a a magnifié la présence de plusieurs générations d’écrivaines et de visiteurs sur le Salon. Elle a toutefois conseillé aux plus jeunes de lire et d’apprendre à mieux connaitre les pionnières de la littérature féminine. Une condition nécessaire selon elle pour que le générations nouvelles prennent le flambeau de la lutte avec brio.Pour Dior Fall Sow, l’écriture permet aux femmes de parler de leurs idées politiques.

« La politique s’occupe des problèmes de la cité. Adaptée à l’écriture, elle permet aux auteures-auteur avec e que que je préfère à autrice-de parler de leurs idées politiques, de parler de la justice sociale ou de la démocratie » a-elle confié.

Dior Fall Sow est revenue sur les trois étapes qui ont marqué l’évolution de la littérature féminine au Sénégal avant de lancer un plaidoyer pour que les jeunes femmes s’accaparent de l’histoire et du parcours des femmes pionnières dans l’engagement.

« Aminata Sow Fall, Mariama Ba, étaient plus dans l’autobiographie, puis il y a eu les chercheuses comme Fatou Sow, et aujourd’hui il y a Ken bëgul, Sokhna Benga, Fatou Diome qui sont dans une écriture plus politique et une écriture de revendication. Toujours est-il que les pionnières doivent être connues des plus jeunes. Par exemple les femmes des indépendances sont mal connues. Le film de Diabou Bessane Mamans de l’indépendance est un formidable outil. Le film rend hommage à l’Union des Femmes du Sénégal (UFS). Ces femmes qui ont mis sur pied, l’Union des Femmes de l’Ouest Africain (UFOA) qui donnera naissance à la Panafricaine des femmes. Rarement citées dans les débats ou les cérémonies, elles ont pourtant joué un rôle majeur dans les luttes d’indépendances. Leur histoire doit être racontée » a plaidé celle qui est la première procureure femme du Sénégal.

Pour information la seconde édition du Salon a comme invité d’honneur l’ actrice sénégalaise vivant en Belgique Awa Sène Sarr.  pensionnaire du prestigieux Théâtre National Daniel Sorano, elle a joué dans plusieurs pièces notamment « L’exil d’Alboury » de Cheikh Aliou Ndao mise en scène par Jean pierre Leurrs, « Les Bouts de bois de Dieu » de Ousmane Sembéne Mise en scène par Raymond Hermantier, « Le malade imaginaire » de Molière, mise en scène Raymond Hermantier/ Sénégal. Au cinéma, elle a joué dans « Dakar Clando » de Ousmane William Mbaye / Sénégal « Faat Kiné » d’Ousmane Sembène,« Battu » réalisé par Cheik Oumar Cissokho / Mali, 2e Assistante à la Réalisation dans  « Carmeen » de Joe Gaye Ramaka Sénégal/ France/Canada, voix de Karaba du dessin animé « Kirikou & la Sorcière » et de « Kirikou et les bêtes sauvages » de Michel Ocelot pour ne citer que ceux-là.

 

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