L’insoutenable massacre de Sabra et Chatila : il y a 40 ans déjà

Du 16 au 18 septembre 1982, à Beyrouth, en pleine guerre civile du Liban, l’horreur absolue s’est abattue sur les camps palestiniens de Sabra et Chatila. Durant plus de 40 heures, des centaines de Palestiniens – hommes, femmes et enfants – ont été froidement et méthodiquement abattus par des miliciens phalangistes libanais, armés et protégés par les forces d’occupation israéliennes.

Un bain de sang planifié, orchestré et mis en œuvre par l’état major de l’armée israélienne, qui épouvanta le monde entier se souvient le journal en ligne oumma.com

Le Yediot Aharonot, quotidien à grand tirage en Israël, a publié vendredi dernier un rapport établi par un journaliste d’investigation israélien, Ronen Bergman, dans lequel le rôle de l’État hébreu est une fois de plus pointé du doigt, deux jours après l’assassinat du président élu Bachir Gemayel (14 septembre) dans un attentat à Achrafieh.

Ces massacreurs patentés qui ont tué, violé, torturé à tour de bras étaient des Libanais membres de milices chrétiennes rassemblées dans les Forces libanaises (FL) sous la direction de Bachir Gemayel. Ces phalangistes participaient depuis 1975 à la guerre civile au Liban contre les musulmans chiites et aussi sunnites, mais surtout contre les « forces palestino-progressistes » alliant les organisations palestiniennes et les partis de gauche libanais, dont le Parti communiste.

Selon le principe « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », les FL s’étaient alliées à l’État d’Israël dans le but de combattre ceux qu’ils considéraient comme leur ennemi commun : le peuple palestinien et son représentant légitime et reconnu, l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), que dirigeait Yasser Arafat.

Les phalangistes avaient facilité l’invasion du Liban et son occupation par l’armée israélienne depuis le 6 juin 1982, lui ouvrant la voie et lui balisant le chemin jusqu’au siège de Beyrouth. La capitale fut bombardée tout l’été depuis l’est et le nord (quartiers chrétiens), tandis que l’ouest et le sud résistaient vaillamment à l’écrasante supériorité numérique d’Israël.

Tout cela se passait sous le regard et avec l’appui des États-Unis de Ronald Reagan comme le rappelle le journal L’Humanité. Sous son égide, un cessez-le-feu est négocié qui prévoit l’évacuation des forces palestiniennes de Beyrouth-Ouest. Celle-ci se fait sous la protection militaire française et italienne, avec promesse d’assurer la sécurité des populations civiles palestiniennes mais aussi libanaises repliées dans les camps pour fuir l’armée d’invasion. Le 1er septembre, les derniers combattants palestiniens sont évacués par mer, et avec eux le chef de l’OLP, Yasser Arafat, qui trouvera refuge à Tunis. Le 13 septembre, tous les contingents occidentaux (américains, français et italiens) sont partis. Le 14, le nouveau président du Liban, Bachir Gemayel, est tué par une bombe lors d’une réunion au siège des Forces libanaises (l’explosion fait 33 morts).

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