L’école privée au Sénégal…                     

Sow Sunny • Mr et Mme D ont deux enfants qui viennent de reprendre le chemin de l’école, une fille brillante et vive d’esprit, studieuse et qui intervient souvent en classe, quand elle n’est pas d’accord, quand au garçon, il est intelligent, studieux dans ses études mais un brin trop distrait. L’un viens de décrocher son entrée en 6e et la fille passent en classe supérieure. Jusqu’ici tout va bien, sauf que à l’école, le garçon est passé dans « la classe des élites » et la fille dans « la classe des bavards » mais heureusement, car il y a pire, »la classe des médiocres »

Voilà, où nous en sommes aujourd’hui avec les écoles privées dans ce pays, des parents sain d’esprit payent pour que leurs enfants se retrouvent dans des classes dit bavard, médiocre ou élitiste. Pire encore, on envoie les meilleures enseignants ou professeurs dans la classe des élites, du coup le garçon a pour prof le proviseur himself. Enfin, les autres médiocres enseignants et médiocres élèves se retrouvent dans la même classe.

Ses mêmes parents souvent aisés et éduqués acceptent à l’exception d’une minorité (qui le payent souvent cher,) que leurs enfants reçoivent des sévices corporels en guise de punitions et des humiliations pédagogiques au nom du savoir.

Cette façon de faire est apparemment une réalité dans la majorité des écoles privées que compte ce pays, a savoir une discrimination entre ceux qui sont jugés intelligent et les médiocres, entre filles et garçons. Comment peut-on décider dès l’enfance, qui est intelligent et qui ne l’est pas ? Oon se base sur quel critère ? on parle de quelle intelligence quand on sait aujourd’hui, qu’il y a différents types d’intelligences et que l’école est un lieu de savoir, pas un lieu de compétition, ni entre enseignants ni entre enfants.

L’autre absurdité est qu’on voit des lycéens choisirent  systématiquement de faire une série scientifique plutôt qu’une série littérature. Même quand ils sont plus doués en littérature, ils s’orientent vers les sciences parce qu’on a mis dans leurs têtes que la série L c’est pour les filles et les mauvais élèves.

L’autre discrimination, c’est envers les filles. Très tôt, elles sont classées parmi celles qui sont bonnes pour les langues, la littérature, normal, les langues, c’est le bavardage, un petit raccourcis mesquin qui en dit long sur notre façon de pensée. Quant à celles qui s’intéressent aux sciences, elles sont souvent stigmatisées ou pour leurs physiques ou leurs manque de « féminité ». Les maths, ce n’est pas sexy pour une ado.

Qui a dit que les sciences étaient au dessus des autres savoirs, qui peut décider si un scientifique est plus important qu’un artiste, c’est quoi l’unité de mesure ?.

Ce qui se passe dans notre enseignement est juste d’une absurdité sans mesure. Dans un monde qui évolue à une vitesse V oú les sociétés revoient leurs modes d’éducation avec des outils pédagogiques tirés de leurs histoires et de leurs cultures, nous en sommes encore à suivre un modèle d’éducation obsolète, dégradant, discriminatoire et emprunter à d’autres.

Autant la foi est la nourriture de l’âme autant l’éducation est la nourriture de l’esprit. On est supposé aiguiser des appétits au cycle primaire comme secondaire, l’enseignent n’est plus le détenteur d’un savoir qu’il doit transmettre mais un guide vers le savoir.

Combien d’enfants sont pressés de se réveiller à l’aube pour aller à l’école, combien reviennent contents chez eux après une journée scolaire. Qu’est-ce-que la petite fille qui se sait plus douée à l’école que son frère doit penser dans sa tête d’enfant. Bref, je ne le dirais jamais assez, le problème dans ce pays, c’est les adultes, c’est eux qui ont besoin de se rééduqués.

PS: J’aurais un minimum de respect pour tout les professionnels de l’enseignement, le jour où ils feront une marche non pas pour une augmentation de salaire ou de prébende mais pour leurs propres formation et le contenu de leurs enseignements.

Avec mon ami @Daouda Gueye on a écumé certains collèges de se pays, il y’a quelques années pour l’enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop et lui en tant que prof de philo, il demandait aux élèves rencontrer, quel est l’utilité de lire Mme Bovary la plus classique des nymphomanes et je me demandais pour ma part si un parent d’élève a déjà donné à son fils le nom de Flaubert et à sa fille le nom de Bovary.

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