Mame Gor Ngom • La vidéo est devenue virale. Un homme nonchalant bousculé, humilié par des jeunes déterminés à lui barrer la route pour accéder à une salle de réunion. Samedi 31 juillet 2021. La visite du président de la Fédération sénégalaise de football Augustin Senghor à Pikine, vire au drame.
Samba Sarr, acteur du football dans cette localité, a succombé à une crise cardiaque, apprend-on.
Il ne se serait pas remis de son choc et de sa surprise. Il a été victime d’un consensus si fragile, si mou, si houspillé. Un consensus incarné par un président de fédé qui compte vaille que vaille faire un quatrième mandat après trois flops, douze longues années sans succès, sans bilan palpable. Car, il est clair que l’objectif d’une équipe sérieuse, c’est la victoire.
Celle dirigée par Me Augustin Senghor n’a connu que la défaite. Une finale de coupe d’Afrique précédée d’une participation à la coupe du monde peu glorieuse. Puis, plus rien. Pire, l’humiliation de tout un peuple avec des stades non homologués par l’instance dirigeante du football mondial.
Une complicité avec un ministre des Sports si brouillon, si bavard, si impertinent au point de s’attaquer à notre Sadio Mané national qui avait, de manière courtoise, réclamé de meilleures conditions de travail. Plus de sérieux et de considération pour des joueurs obligés de fournir des efforts immenses, de se sacrifier comme Lat Dior pour s’en sortir dans des stades de fortune mal éclairés, véritables champs de patates comme celui de Thiés qui porte le nom du héros national.
Tout cela, donne à la mort de Samba Sarr farouche opposant au deal, un caractère plus grave, plus tragique, plus douloureux. Un consensus assassin, n’en est pas un. Nous sommes en train d’assister à une compromission mortelle entre des coquins et des copains qui ont fini de tuer le foot sénégalais. Manifestement, ces looseurs vont aller jusqu’au bout de leur logique d’accaparement, non pas pour le triomphe du sport roi, mais pour la satisfaction de leurs égos surdimensionnés, de leurs petits intérêts.
Tout cela, sous les yeux d’un Etat spectateur dont un des membres est au cœur de la bestiale manœuvre.
Le ministre Abdoulaye Seydou Sow doit y aller avec plus de pudeur et de mesure même s’il est connu pour être un membre de l’instance faîtière du football sénégalais. Il risque d’être considéré comme l’un des bourreaux de Samba Sarr après avoir été aux avant-postes des débâcles sportives.
En attendant l’ouverture d’une enquête sérieuse pour situer les responsabilités…et l’enterrement. Où ? Ce sera difficile dans un cimetière de Pikine déjà « plein comme un œuf » et dont les environs immédiats sont accaparés par une bande de spéculateurs fonciers véreux, sans cœur qui freinent son extension. Tout cela, en période de Covid et ses incertitudes. Sa poussée macabre ! Ah ces malheurs qui aiment être accompagnés par d’autres malheurs !
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