Faut-il brûler les langues africaines (part III)

À l’heure de la mondialisation à sens   unique et de la libéralisation sauvage de l’économie ; où l’Afrique fait face à un besoin toujours grandissant et pressant d’intégrer ses peuples à tous les niveaux ; politique, économique, social, culturel. Que comptent et que doivent faire les africains de leurs langues ?…

…Impossible de parler de la problématique des langues africaines sans se référer à lui, sans visiter et revisiter ses thèses en la matière.

Combat pour une plus juste utilisation des langues locales et combat pour les colonies pour l’accès à la souveraineté internationale avaient été tout au long de la période coloniale indissociable.

Même si sur ce point aussi les motifs n’ont pas toujours été les mêmes.

Si des gens comme CAD percevaient à travers les langues un moyen eschatologique pour une Afrique libre, unie et prospère

D’autres (les marxistes) y voyaient tout simplement un passage obligé pour faire triompher leurs idéologies venues d’ailleurs au sein des masses et conquérir ainsi le pouvoir.

Mais l’un et l’autre camp ont vite fait de déchanter, car à l’heure des indépendances les premiers gouvernants africains ont à l’unanimité opté la langue du colonisateur comme langue officielle. Les raisons avancées étaient entre autres

« Son caractère international, sa capacité de véhiculer le savoir scientifique et le modernisme et surtout son rôle de ciment de l’unité nationale ». Comme pour donner raison au héraut ubiquiste de l’existentialisme Jean Paul Sartre ; qui disait : « Le drame nègre, c’est de vouloir rejeter notre tutelle, tout en voulant garder notre langue. Même absents, nous sommes présents jusque dans les conciliabules les plus secrets ; le colon est l’éternel médiateur. »

Écoutons en outre ce que disait l’éminent membre de l’académie

Française le poète Président Léopold Senghor « Dans le choix des langues, la question n’est pas de savoir si la langue sera autochtone ou pas, mais il s’agit de choisir une langue pour ses vertus propres, ses vertus d’éducation

De ce point de vue la langue de gentillesse et d’honnêteté qu’est le français s’impose. Je ne reviendrai pas sur les vertus d’ordre et de qualité qui ont fait du français pendant trois siècles une langue universelle, singulièrement la langue de la science et de la diplomatie, elles sont connues. Le français est apte aussi bien à véhiculer les sentiments les plus nobles, les plus forts, que les plus troubles, aussi bien le soleil de l’esprit, que le soleil abyssal de l’inconscient. Remplacer le français comme langue officielle et langue d’enseignement n’est ni souhaitable, ni possible, si du moins nous ne voulons pas être en retard au RV de l’an 2000 »

Est-ce une triste et dure réalité à laquelle il n’y a pas moyen objectif de se dérober ? Où est-ce ; des affabulations d’un poète Chef Suprême des Armées du Sénégal en délire ; et par conséquent un humiliant affront auquel le lavage incombe toujours aux africains ?

Quoi qu’il en soit les peuples africains applaudissent et continueront à applaudir les discours des ‘’Pères’’ de leur nation sans y comprendre mot parce que prononcés dans une langue qui leurs est étrangère ? (À suivre)

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