Grâce à Innocence Clinic, un programme de l’Université du Michigan dédié à corriger des erreurs judiciaires, Richard Phillips a été libéré en 2018. Selon ce programme, aucune personne condamnée à tort aux États-Unis n’a passé autant de temps derrière les barreaux que Richard Phillips. Depuis sa libération, il subvient à ses besoins en vendant des tableaux qu’il a peints en prison. Ses oeuvres ont rencontré un certain succès et s’achètent plusieurs milliers de dollars.
L’ancien détenu noir n’aura bientôt plus besoin de les vendre : les autorités du Michigan et la procureure générale Dana Nessel viennent de lui attribuer 1,5 million de dollars de compensation.
«Se réinsérer dans la société est extrêmement difficile pour des personnes condamnées à tort. Nous sommes obligés de compenser ces hommes avec compassion pour les maux endurés», a relevé la procureure.
Phillips a bénéficié de la création, en 2016 dans le Michigan, d’un fonds qui prévoit de compenser chaque victime d’erreur judiciaire à hauteur de 50 000 dollars par année passée dans les prisons de l’État.
Dans le cas de Richard Phillips, qui avait également été condamné à 15 ans de prison pour un braquage, seules trente années ont été prises en compte.
Les autorités du Michigan ont également décidé de dédommager à hauteur de 780 000 dollars Neal Redick, emprisonné pendant près de 16 ans pour une agression sexuelle sur mineur dont il n’était pas coupable.
Un ancien réserviste de la police, accusé puis blanchi de parjure, recevra lui 40 000 dollars.
Richard Phillips cité par la presse locale dit qu’il va voyager, fera profil bas et profiter de la vie.
Au moment où, une série de meurtres et de viols font l’actualité au Sénégal, amenant certaines personnes à exiger le retour de la peine de mort, il serait prudent, eu égard aux erreurs judiciaires, de revoir une telle éventualité dans un pays pauvre où la justice est lente, mal équipée et souvent à la botte de l’exécutif.
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