Le légendaire et illustre chanteur sénégalais ISMAÏLA TOURÉ, fondateur du mythique groupe musical TOURÉ KUNDA, vient de se retirer à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie à Paris. L‘Éléphant est tombé !
Sans lui le groupe TOURÉ KUNDA n’existerait pas. Sans lui, la musique africaine n’aurait peut-être pas connu cette ascension fulgurante des années 80 en France et en Europe. Quand il débarque à Paris en 1973, avant de faire venir ses frères un à un, Ismaïla, l’âme d’un leader, ne sait pas encore qu’il est en train de monter un des groupes phares de ce qu’on appellera la World Music (terme, à juste titre, qu’il n’acceptait pas du reste).
Ismaïla Touré fait partie du cercle très restreint – à l’instar de Manu Dibango – des pionniers des musiques africaines en Europe. Du festival Africa Fête lancé par le Mamadou Konté à la fin des années 70, aux concerts pour les droits des émigrés, Ismaïla et les Touré Kunda ont participé à faire connaitre les cultures africaines.
L’arrivée de Francois Mitterand au pouvoir en 1981, ouvre en France une nouvelle voie aux cultures du Sud. Sous la férule de Jack Lang ministre de la culture (1981-1986 et 1988-1993), la diversité est promue dans la musique. Des groupes comme Kassav et Touré Kunda vont en profiter.
« cette percée a permis je crois cette reconnaissance de l’identité de ces gens qui à un moment donné rasaient les murs, et où ils ne pouvaient pas marcher la tête haute » racontait Ismaïla à Philippe Conrath dans le documentaire Paris c’est l’Afrique.
Le groupe Touré Kunda est l’un des premiers groupes africains à conquérir les spectacles européens et une bonne part du marché dans les années 70 et 80. Il collectionna en effet beaucoup de disque d’or. Les Touré Kunda chantent en soninké, wolof, peul, mandingue, diola et créole portugais, mélangent les sonorités et réalisent des performances musicales et scéniques extrêmement interessantes. Les concerts de Touré Kunda sont de véritables spectacles.
C’est le premier groupe africain à remplir une salle de 20000 personnes en 1985 à l’Espace Balard (Paris). Une première dans la musique africaine et égalant ainsi les plus grands scores du Rock. Un grand groupe qui a influencé beaucoup de chanteurs africains, entre autres, Alpha Blondy, Youssou N’Dour, Baaba Maal, Tiken Jah Fakoly, Salif Keita…
L’Afrique, le Sénégal, la Casamance et Satnhiaba, mais également la diversité, la paix, l’amour, le dialogue culturel, qu’il a tant chantés, pleurent son éléphant, un être humain plein d’humilité et de sagesse. Que Dieu l’accueille !
Les légendes ne meurent jamais ! Ainsi la légende continue…
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