Cheikh Anta Diop a invité l’Afrique à prendre son destin en main. A ne compter que sur elle pour affronter l’avenir. Philosophe, anthropologue, historien, mathématicien, physicien et chimiste, Cheikh Anta Diop est l’un des plus grands penseurs de son temps et de l’humanité. Même s’il a été critiqué par des penseurs de mauvaise foi, Cheikh Anta a posé sur la table du débat scientifique des thèses jusqu’ici irréfutables. Sa pensée est aujourd’hui enseignée dans plusieurs universités à travers le monde. Les résultats de ses travaux sont dans le dernier ouvrage qu’il a publié avant son décès, intitulé en 1986 Civilisation ou barbarie, anthropologie sans complaisance, où il expose sa théorie historiographique, tout en tentant de répondre aux principales critiques que son oeuvre a suscitées chez les historiens. À la jeunesse africaine, il a laissé ce message encore d’actualité : « Formez-vous, armez-vous de sciences jusqu’aux dents (…) et arrachez votre patrimoine culturel. » Pour faire plus ample connaissance avec l’homme, visitez : http://www.cheikhantadiop.net. En attendant, Kirinapost vous propose cinq pensées de l’illustre chercheur.
“Nous aspirons tous au triomphe de la notion d’espèce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l’histoire particulière de telle ou telle race s’efface devant celle de l’homme tout court. » Antériorité des civilisations nègres – Mythe ou vérité historique? (Présence Africaine, 1967, 1993)
« il faut veiller à ce que l’Afrique ne fasse pas les frais du progrès humain…froidement écrasée par la roue de l’histoire ….On ne saurait échapper aux nécessités du moment historique auquel on appartient. » Dans Antériorité des civilisations nègres – Mythe ou vérité historique? ( Présence Africaine 1954)
« La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. » Dans Civilisation ou Barbarie (Paris, Présence Africaine, 1981, 1988).
« Le poison culturel savamment inoculé dès la plus tendre enfance, est devenu partie intégrante de notre substance et se manifeste dans tous nos jugements. » Dans Nations nègres et culture (Paris, Présence Africaine, 1954, 1964, 1979)
« En disant que ce sont les ancêtres des Nègres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventé les premiers les mathématiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en général, les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la médecine, l’écriture, les techniques, l’architecture (…) en disant tout cela on ne dit que la modeste et stricte vérité, que personne, à l’heure actuelle, ne peut réfuter par des arguments dignes de ce nom. Dès lors le Nègre doit être capable de ressaisir la continuité de son passé historique national, de tirer de celui-ci le bénéfice moral nécessaire pour reconquérir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme à rebours, car la civilisation dont il se réclame eût pu être créée par n’importe quelle race humaine – pour autant que l’on puisse parler d’une race – qui eût été placée dans un berceau aussi favorable, aussi unique. » Dans Nations Nègres et Culture (Paris, Présence Africaine, 1954, 1964, 1979)
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