L’amour, c’est comme l’océan. Quand on le regarde, ça fait rêver ; dès qu’on y plonge, on boit la tasse. L’amour est un océan où l’on aime s’échouer.
J’aime bien écrire autour de l’amour, c’est bien cela et c’est toujours autour de ses transports, ses vicissitudes, ses flèches acérées, ses blessures infligées par ceux qui ont croisé notre chemin, ses tourments voluptueux que je m’épanche même si traduire un battement de cœur est impossible. Il est si fort.
On cherche à l’offrir en preuves, en mots, en paroles, en gestes d’amour et tout autant de démonstrations qui ne seront jamais à la hauteur de celui-ci. Rien n’égale cette ferveur à fleur de mots… Et tous ces frissons qu’elle fait naître en nous…
On n’aime vraiment que dans la tension de la douleur. Toute éprise est expiation, partirution fortement éprouvée, don de soi, fusion et renaissance…
Pour ma part, l’écriture est ma part de rêve, mon rêve à part et mon monde de mots où je couche les maux qui taraudent mes jours.
En écrivant sur l’amour et les sentiments humains en général, je navigue sur les vagues roulant dans le vague de ma vie, sans digue et sans frontières. Les mots sont mes complices. J’existe pour aimer au même titre que j’écris pour respirer…
Mon pressante envie aujourd’hui est de vous partager cette jolie perspective que cette quête de soi et de l’autre… Opportunité n’a jamais été si belle de dérider les « artistes » qui dorment en nous, n’est-ce pas?
Et aussi de troquer nos pensées cadenassées et enclavées dans un quotidien opprimant contre des idées légères comme des bulles libérées par les vannes prolixes de notre imagination débridée.
Rêver d’amour et de bohème et s’éclater à en faire pétiller les neurones, plonger dans le monde de la fantaisie et explorer les bancs de songes et les coraux de rêveries aquatiques. Qui sait, peut être bien que nous pourrions y faire une pêche miraculeuse…
Parlant d’amour, pourquoi ma référence à l’océan?
Quand on fait le grand saut, c’est pour le meilleur et pour le pire. L’aventure avec l’océan est une relation passionnelle, parfois fusionnelle et parfois déchirante.
Un amour vache qui attire et tiraille. L’humeur de l’océan donne le ton à l’humeur de l’amour. Tantôt conciliant et envoûtant, tantôt contrariant et malmenant, le reflet de nos rêves devient parfois celui de nos cauchemars…
C’est par la mer qu’il convient de commencer toute géographie. C’est par l’Amour que débute tout souffle de vie. Tout comme l’Océan, l’Amour nous parle. Tout comme l’Océan, l’Amour est une voix. Il parle aux astres lointains. Il parle à la terre, au rivage, dialogue avec leurs échos ; plaintif, menaçant tour à tour, il gronde ou soupire. Il s’adresse à l’homme surtout. Comme il est le creuset fécond où la création commença et continue dans sa puissance, il en a la vivante éloquence ; c’est la vie qui parle à la vie.
Les êtres qui, par millions, milliards, naissent de lui, ce sont ses paroles. La mer de lait ou semence de vie née de nos étreintes d’amour dont ils sortent, avant même de s’organiser, blanche, écumante, elles parlent. Tout cela ensemble, mêlé, c’est la grande voix de l’Océan.
Citant Gibran, « on dit qu’avant d’entrer dans la mer, la rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin parcouru depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse traversant les forêts, et voit devant elle un océan si vaste qu’y pénétrer ne parait rien d’autre que disparaitre à jamais. Mais il n’y a pas d’autre moyen. La rivière ne peut revenir en arrière. La rivière a besoin de prendre le risque et d’entrer dans l’océan. Car ce n’est qu’en entrant que la peur disparaitra, parce que c’est alors seulement que la rivière saura qu’il ne s’agit pas de disparaitre dans l’océan, mais de devenir OCÉAN. »
Elle porte ainsi en elle, matrice féconde, le germe créateur, le levain du destin, toutes les promesses d’un monde potentiel en devenir, les prémices d’un développement, la naissance et la fin de toutes choses, l’ordre et le chaos, la vie et la mort en perspective. Devenir Eau pour contenir en elle toute la mémoire du monde, cire fluide et malléable, réservoir inépuisable de milliards d’empreintes, patrimoine génétique qui recèle les secrets de l’humanité.
Quand il n’y a plus rien à dire tellement c’est beau, l’océan, infiniment beau, et que l’on n’est pas seule au bord de cet infini. Aimer le large, c’est au minimum être deux, être tous. Aimer l’océan c’est » être , c’est « vivre. «
Alors ma plume qui porte ma voix devient bouteille à la mer. Je la jette pour laisser une trace de soi dans l’immensité des océans. Simple geste pour devenir une forme d’expression poétique, une manière de communiquer avec l’inconnu. Un acte empreint de mystère et d’espoir. Un simple geste qui transforme une bouteille en ambassadrice d’un récit anonyme, d’une pensée fugace, ou d’un rêve éphémère.
À la merci des courants marins, sortes de transports d’émoi, le message embarque pour une aventure inconnue, à la recherche d’une main curieuse pour le découvrir.
Ainsi, chacun de mes mots trempé dans le calame de la vie devient bouteille jetée à la mer, capsule temporelle, renfermant une partie de l’âme de celui qui l’a lancée.
Que le message soit découvert ou non, l’essence de cette action réside dans le partage d’un moment intime avec les mystères insondables de mon Amour-Océan, un lien fragile et magnifique entre l’expéditeur et celui qui pourrait, un jour, retrouver ce message à la dérive…
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