Le 18 juillet 1910, naissait Mamadou Dia, véritable père fondateur du Sénégal indépendant

Le 18 juillet 1910, naissait Mamadou Dia figure emblématique de la lutte d’independance et premier président du conseil du Sénégal, chef du gouvernement du Sénégal.

Mamadou Dia est un des pères fondateurs de la république du Sénégal. Il a signé l’acte d’indépendance de son pays.

Né en 1911 d’un Toucouleur de Kanel et d’une Sérère, orignaire du Baol, Mamadou Dia entre à l’école coranique puis à l’école régionale de Diourbel. Lorsqu’un son père décèd, le jeune Dia est envoyé à l’école primiare supérieure Blanchot de Saint-Louis en 1924 tout en y poursuivant ses études coraniques comme le souligne le site du gouvernement.

Mamadou Dia va ensuite passer le le concours d’entrée de l’École normale William Ponty de Gorée (École normale fédérale de l’AOF) bien aidé par un instituteur qui le fait vieillir d’une année puisque trop jeune. Admis en 1927, et reçu premier de l’AOF, il devient instituteur à Saint-Louis et Fissel, puis directeur de l’école régionale de Fatick en 19433. Il cotoit Joseph Mbaye, Fara Sow, Abdoulaye Sadji et Ousmane Socé Diop, connus à Blanchot, développant une hostilité envers le colonialisme et l’assimilation.

Cependant, la politique ne l’interesse pas. Mais préocupé par le sort de la paysannerie, il ecrit régulièrement dans la presse de l’époque. Il parle des questions économiques, agricoles partage ses idées sur les coopératives.

Lorsqu’il décide de sauter le pas,  Léopold Sédar Senghor et Ibrahima Seydou Ndaw, le parainnent et il est élu conseiller général en 19463.

Les habitants de Fatick lui demandant d’être candidat à l’Assemblée du Conseil général, il adhère pourtant à la SFIO, qu’il juge pas assez socialiste. Parrainé par Léopold Sédar Senghor et par Ibrahima Seydou Ndaw, il est élu conseiller général en 19463.

Avec Senghor, Ndas et Léon Boissier-Palun, il s’oppose au dirigeant de la SFIO sénégalaise, Lamine Guèye, qui tient la direction fédérale, et devient le porte-parole des contestataires jusqu’à leurs démissions du parti le 27 septembre 1948. Ils créent le Bloc démocratique sénégalais (BDS), qui tient son congrès fondateur du 15 au 17 avril 1949 à Thiès, Dia désigné secrétaire général et Senghor président du nouveau parti, rebaptisé au cours des années Bloc populaire sénégalais (BPS) puis UPS3. Dans cette période fondatrice, Dia sait habilement seconder Senghor dans les efforts de propagande en direction des minorités non-wolofs, notamment en Casamance ou dans le pays sérère.

Grand Conseiller de l’AOF en 1948, Dia devient ensuite sénateur du Sénégal (1949-1955) puis député, avec Senghor, à l’Assemblée nationale française en 1956, où il siège au sein des indépendants d’outre-mer (IOM).

Durant ces années de parlemantaires, rappelle le site du gouvernement, il complète son cursus par des études supérieures de géographie, de droit et de sciences économiques sous le professorat marquant de François Perroux.

Dia constitue avec Senghor, en janvier 1957, à partir du BPS, le Parti de la convention africaine (PCA), premier pas vers une future fédération africaine que beaucoup de dirigeants appellent de leurs vœux.

En application de la Loi-cadre Defferre, adoptée le 23 juin 1956, il devient vice-président du Conseil de gouvernement du Sénégal en mai 1957 auprès du gouverneur Pierre Lami, puis président du gouvernement du Sénégal informe le site officiel du gouvernement du Sénégal . Lorsque Charles de Gaulle propose un référendum sur la communauté française en 1958, les deux responsables s’opposent publiquement sur la position à prendre : Dia est favorable à une rupture avec la France, alors que Senghor veut conserver le Sénégal dans la communauté, ce qui est finalement réalisé.

Dia se succède à lui-même en qualité de Premier ministre après l’indépendance du 4 avril 1960. Quand Modibo Keita cherche à prendre le contrôle de la Fédération du Mali, Dia convoque une séance extraordinaire de l’Assemblé du Sénégal et un conseil des ministres dans la nuit du 20 au 21 août 1960. L’indépendance de la République du Sénégal et l’état d’urgence sur tout le Sénégal sont proclamés.

Spécialiste des questions économiques, influencé par Perroux, Henri Desroches et Louis-Joseph Lebret, Dia met en place le premier plan de développement économique du Sénégal. Il tente aussi de développer un islamisme éclairé et une administration moderne, non sans provoquer quelques heurts avec les milieux conservateurs.

Alors qu’il incarne au sommet de l’État un système politique bicéphale – la politique économique pour lui, la politique extérieure pour Senghor – ses relations avec le Président s’enveniment peu à peu. Dia milite pour une rupture plus nette avec la France et prépare une sortie planifiée de l’économie arachidière. Cette volonté, exprimée en 1961 dans un ouvrage, heurte les intérêts français.

Dans un discours sur « les politiques de développement et les diverses voies africaines du socialisme », le 8 décembre 1962 à Dakar, il prône le « rejet révolutionnaire des anciennes structures » et une « mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement ». Cette déclaration motive des députés à déposer une motion de censure contre le gouvernement les jours suivants. Jugeant cette motion irrecevable, Dia tente d’empêcher son examen par l’Assemblée nationale au profit du Conseil national du parti, en faisant évacuer la chambre le 17 décembre et empêcher son accès par la gendarmerie. Malgré ce qui est qualifié de « tentative de coup d’État » et l’arrestation de quatre députés, la motion est votée dans l’après-midi au domicile du président de l’Assemblée, Lamine Guèye.

Arrêté le lendemain par un détachement de paras-commandos, avec quatre de ses compagnons, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall, Assane Diop Pathé, il est traduit devant la Haute Cour de justice du Sénégal du 9 au 13 mai 1963, et condamné à l’emprisonnement à perpétuité dans une enceinte fortifiée à Kédougou, dans ses conditions de détention précaires selon certains. Lors de son incarcération des personnalités comme Jean-Paul Sartre et le pape Jean XXIII demandèrent sa libération et ceux des autres ministres. Mais Léopold Sedar Senghor reste sourd jusqu’en mars 1974, date à laquelle il décide de le gracier et de le libérer. Il est amnistié en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal. Parmi ses avocats durant cette période, on compte Abdoulaye Wade et Robert Badinter.

Mamadou Dia, proche de Serigne Abass Sall l’érudit de Nguith, qui l’accompagna tout au long de son riche parcours, reçu aussi à l’époque, le soutien de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh et celui de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma. Ce dernier proposa même à la défense d’être cité comme témoin lors du procès. Il en fût dissuadé par son ami Assane Diop Pathé pour qui, l’occasion aurait été trop belle pour les ennemis et adversaires, d’être irrévérencieux et insolent envers un petits fis de Serigne Touba.

Dia sera condamné pour « tentative de coup d’État « . Il ne sera libre qu’en 1974. Il dira devoir sa libération à l’assassinat de Omar Blondin Diop dans les geôles de Senghor. Il promit d’ailleurs à son codétenu, Dialo Diop frère de Omar, de rendre visite à ses parents dés qu’il sera libéré. À sa sortie de prison, il continua de mener une vie religieuse intense comme il l’avait entamé étant dans les liens de la détention.

 » Quand je sus entré en prison, je me suis dit; voilà: ce n’est plus une affaire entre Senghor et moi. Je ne lui en veux plus. C’est une affaire entre Dieu et moi. Je dois prouver à Dieu que j’accepte mon sort » raconta t-il et il il écrivit sur les murs de sa cellule ce verset du coran pour se le rappeler à chaque qu’il souleverait les yeux.

« Qul Lan Yusibana `Illa Ma Kataba Allahu Lana Huwa Mawlana Wa `Ala Allahi Falyatawakkali Al-Mu`uminuna »

Dis: «Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu’Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance». [At-Tawba: 51]

Il tente de revenir sur la scène politique mais le parti qu’il fonde, le Mouvement Démocratique Populaire, avec comme objectif la mise en place d’un « socialisme autogestionnaire » ne recueille que peu de soutien, mais il conserve une place intellectuelle et morale dans son pays. Peu rancunier, et menant une vie de soufi accompli, il manifeste une profonde tristesse lors de la mort de Senghor. Il dénonça également avec virulence, durant ses dernières années, le libéralisme économique pratiqué par son ancien avocat, le président Wade. Mamadou est décédé à Dakar le 25 janvier 2009. Depuis le 30 janvier 2019 il est le parrain du Building Administratif, siège du gouvernement à Dakar.

Le Sénégal doit à Mamadou Dia son administration, les différentes structures qui la composent. Sa vision d’un Sénégal souverain, doté d’une agriculture forte et prenant son destin en main est aujourd’hui largement plébiscitée par la nouvelle génération de dirigeants. En cela, Mamadou Dia demeure une référence et une icône incontournable du Sénégal.

Source : Site du gouvernement

Mamadou Dia auteur: Afrique, le prix de la liberté- Memoires d’un militant du tier-monde

Livres à propos de Mamadou Dia: Sur les traces de Mamadou Dia

Film à propos de Mamadou Dia: Président Dia

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