L’ennemi utile
En termes de stratégie politique, le choix réside dans le dialogue ou le conflit. Sous nos cieux, le prince et ses affidés semblent avoir choisi la voie de la confrontation. Le modus operandi est limpide : cibler l’opposant le plus en vue et en faire un “ennemi utile” afin de justifier une rhétorique sécuritaire plus ou moins agressive.
Clausewitz définit la guerre comme un “acte de violence dont l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », mais la considère également comme le “prolongement de la politique par d’autres moyens ».
Je rajouterai aussi que la paix ne saurait être définie comme un état marqué par l’absence de conflits, car cet état n’existe pas et ne peut pas exister, mais comme la résolution des conflits humains sans le recours à la violence. La stratégie de confrontation sera-t-elle plus efficace que l’option de la paix ? L’histoire nous le dira.
Quelles possibilités pour un horizon de rupture ?
Le pouvoir qui s’est figé dans un autoritarisme castrateur veut nous obliger à nous accommoder d’une sorte de théologie politique négative. Non pas un monde «vidé » de toute perspective révolutionnaire, mais un monde « rempli de son absence ». La possibilité d’un « horizon de rupture » constitue dès lors pour lui à la fois une force destabilisatrice et une norme encombrante à l’aune de laquelle il évalue la finitude de ses choix stratégiques et les raisons qu’il a de poursuivre son action. Bref, le regard fixé sur le «possible », il s’évertue à déjouer à coup de manœuvre liberticides les pièges tendus d’une «déconnexion» de plus en plus tangible. Pour cette raison, il ne peut s’empêcher de lever les yeux vers l’horizon improbable. On l’a compris : les sentiers qui s’ouvrent, aussi nombreux soient-ils, seront tous très étroits..
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