Allons à la découverte du genre musical « LEELÉ » avec AMADOU TAMBA DIOP ( Aamadu Tammbaa Joob). Méconnu du grand public, Amadou Tamba Diop est l’une des plus grandes voix de la musique traditionnelle du Fouta Tooro (Sénégal et Mauritanie). Il est aussi un maître du Ngoni (luth africain, Xalam en Wolof ou Hoddu en Peul, l’ancêtre du banjo américain), qui excelle dans le « LEELÉ » qui sonne comme l’un des ancêtres du blues américain.
Le « LEELÉ » est un genre littéraire, poétique et musical des Haalpulaar (Toucouleurs) du Fouta Tooro, qui prend sa source dans la culture multiséculaire de cette région du nord du Sénégal et du sud de la Mauritanie. Toutefois, il faut prendre avec prudence cette thèse qui soutient que le « Leelé » serait d’origine Pulaar car d’autres prennent le contre-pied de cette théorie en soutenant qu’il serait plutôt d’origine arabe.
Quoi qu’il en soit, il est important de noter que le « Leelé » est très influencé par la poésie arabe préislamique – les poésies d’amour – et particulièrement par celles d’Antar et d’Imrou’l Qays (Imruʾ al-Qais) qui est considéré comme le plus grand poète préislamique de la Jâhiliyya (la période de l’ignorance, la littérature préislamique).
Le « Leelé » est aussi l’un des rares genres musicaux Pulaar qui n’appartiennent exclusivement à aucune classe sociale.
Quand on écoute cette musique traditionnelle Haalpulaar, on pense qu’on a affaire à une musique influencée par le blues. En fait c’est presque le contraire, cette musique sonne comme l’un des ancêtres du blues.
Cette musique de l’Afrique des profondeurs est à l’origine de la musique actuelle qui peut devenir n’importe quelle musique, Rhythm & Blues, Rock’n’Roll, Jazz, Reggae, Rock, Soul, Pop, Hip Hop…
« Si toi tu es les branches et les feuilles, moi je suis le tronc et les racines. » (Ali Farka Touré s’adressant à John Lee Hooker, à propos du blues.
Laisser un commentaire