Pour que les Violons des Infrastructures ne nous Servent pas d’Urinoirs.
« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps ». Assortiment spirituel anonyme.
La mise sur les rails de notre Saint Graal de l’Emergence, qu’est le TER, nous a encore une fois permis de nous abandonner dans le confort douillet de l’émotivité, pour n’avoir pas à se coltiner certains principes de réalités. La remise en question commence par soi-même, car il sera impossible d’avoir une vision objective dans un désordre émotionnel. Depuis le début de ce projet, aucune étape n’aura été posée sans déclencher notre art jubilatoire de la polémique. Eléphant blanc, ce n’est pas une priorité, c’est une manière déguisée de rembourser les français en leur offrant ce contrat et sa gestion, reports de lancements successifs, dus à un arrêt des financements pour cause de surfacturations et de commissions indues, nous n’aurons échappé à aucun poncif de la désinformation qui fait la fortune des organes d’informations, en confondant informations, commentaires, opinions souvent d’ailleurs celles de ceux qui en savent le moins, sans enquêtes, sans sources fiables, sans maîtrise des aspects techniques d’un tel projet, bref, toute la panoplie d’une société de l’expectative, de la contemplation, du jugement, de l’adversité résignée, agglutinée autour des « grand-places et autres bancs de la complainte » d’où nous pensons fièrement AGIR. Se focaliser sur le contour du problème évite myopie intellectuelle ou paresse mentale, de se projeter sur la gestion, l’explication et le bien-fondé des paramètres, qui conditionnent les changements devenus nécessaires pour profiter pleinement des infrastructures qui, qu’on le veuille ou non, participent dans l’état actuel de nos pays à leur émergence durable.
« INFRASTRUCTURES !! » … Ce mot-valise du lexique économico-libéral, nous savons tous en parler, en discuter l’utilité, les coûts, l’urgence, les détournements permis par l’opacité des systèmes de régulation de nos marchés publics, mais jamais nous ne portons notre regard, notre attention, voire notre empathie, sur ce qui va permettre d’en tirer les réels avantages et même bienfaits, à savoir « LA SUPERSTRUCTURE ». En termes triviaux, sans développement des ESPRITS, une INFRASTRUCTURE est vaine. En termes caustiques et ironiques, « on ne donne pas de la confiture à des cochons », on lui apprend et on lui donne le goût d’en apprécier les multiples saveurs.
Il ne s’agit pas, au contraire, de réduire l’opposition politique au silence, en accusant ses membres d’être des nihilistes, de n’être ni fair-play, ni objectifs, en refusant de reconnaître les réalisations positives du gouvernement, surtout quand elles sont si évidentes. Il s’agit de proposer que tous ces défis structurels qui sont en train de bouleverser notre quotidien, soient mieux mis en perspectives pour justifier que leur coût énorme, était adossé à une réelle vision, qui avait pour objectifs d’améliorer le sort de tous les sénégalais et pas seulement celui d’une classe kleptocratique.
C’est en parcourant, zut alors, ! les lignes d’un reportage du magazine « Jeune Afrique », qu’est venue le regard oblique, celui qui prend en compte justement LA SUPERSTRUCTURE pour la confronter à L’INFRASTRUCTURE.
Après avoir décrit avec moults détails enjolivant notre TER international de 55 Kms, sa technologie aguicheuse pour geeks de banlieue, wifi, silence, genre confort TGV, les vilains Cassandres de Jeune Afrique, plantent leur plume acide, acerbe, dans un de nos fleurons les plus naturellement assumé : notre hantise de la maintenance et de l’entretien. Morceaux choisis : « Reste à savoir, bien sûr, ce que les Sénégalais en feront. Dans un pays où il est banal de transporter des sacs de guédj (poisson séché, à l’odeur très envahissante) ou de ramener son mouton, ligoté, lors de la Tabaski, sur le toit d’un Ndiaga Ndiaye ou dans le coffre d’un taxi, le choc des cultures risque de faire des étincelles au sein de cette modernité ferroviaire ».
Et prends-ça dans la gueule !!! Mon Dieu ! Mais c’est bien-sûr. En effet, comment ne pas penser que toutes ces infrastructures qui bouleversent Dakar et ses régions satellites, nécessitent de se priver d’accommodements paralysants avec toute notre religion du « laisser-aller » et du « laisser-faire ».
Dépenser des centaines de milliards pour des ponts, des autoponts, des échangeurs vertigineux, nous pourrir la vie pour construire un BRT qui doit être une absolue plus-value pour l’amélioration de notre « immobilité urbaine », nous commande, qu’au bout et au but de la manœuvre, un VERITABLE CONTROLE TECHNIQUE, sans juteuse et sonore complaisance, de notre antique et mortifère parc automobile soit appliqué, parce que ça le fait vraiment pas de créer un embouteillage sur la corniche, sur les échangeurs, ou les autoroutes, avec sa bagnole en panne sèche, pourrie et fumante, entretenue par des vaillants mécanos qui ont fait du mot saint « Inch’Allah », le récépissé de leur BTS en mécanique !!!
Au niveau de la Cité Keur Gorgui, à quoi cela sert d’avoir un échangeur pour gagner du temps en allant vers la ville, si arrivés au niveau de l’Avenue Cheikh Anta Diop, vous le perdez dans un embouteillage, parce des écervelés désinvoltes qui s’enrichissent grâce au désordre, ont simplement décidé, devant des policiers débonnaires, ou intéressés par les « terroirs-caisses » des coxeurs, de créer le Garage des Tatas de l’université. Ben Voyons !!! Nous avons dépensé 8 milliards pour passer de 2 à 5 voies !!! A l’arrivée, il y a toujours 2 voies !!! Comment avait dit Axelle Cabou ? « L’Afrique refuse le développement » ?
On remet une pièce dans le juke-box de la grande déconne nationale : L’ONAS dépense des milliards dans les réseaux d’assainissements de nos villes. Le sport national est de voler les plaques d’égouts, qui en conditionnent l’efficacité, de les revendre à 500 francs Pakk lambaye, où des flics dépassent dans l’indifférence des centaines de m3 de ce métal à fondre, dont on sait ensuite qu’ils sont transformés à la Gueule-Tapée, en marmites et barbecues que nous achetons sans moufter tout le long de la VDN, au moment de la Tabaski… Tant qu’on mange…
Et tout à l’avenant, comme cette histoire qui aura fait le tour de la Planète, montrant une de calèches qui font l’exotisme de notre capitale, arrêtée au guichet de l’autoroute à péage, qui fait notre fierté. Cette image fait rire… on hésite…on pleure ? On sourit ? Oh ce n’est pas bien méchant…il bosse quoi…Et puis lui, qui a pris le temps de lui expliquer la différence entre un sentier, un chemin, une voie, une rue, une avenue, une route, une autoroute ?
C’est assurément plus fastoche de polémiquer sur les alentours des problèmes, d’habiter à la surface des choses, que d’apprivoiser leur profondeur. Nous aimons décidément ne pas chercher à COMPRENDRE…ce que l’on SAIT.
La responsabilité est donc partagée mais la plus grande part revient à l’Etat qui a le monopole de la violence légale. Autrement dit, l’Etat peut ou doit sanctionner sévèrement ces genres de pratiques mais à condition qu’il prenne toutes les dispositions nécessaires en amont. L’Etat doit éduquer, sensibiliser sur les bonnes pratiques, le civisme, l’utilisation à bon escient des biens publics.
Enfin, le suivi, l’évaluation et la sanction sont des termes qui n’existent pas dans notre vocabulaire.
D’où l’impérieuse nécessité de l’EXEMPLARITE. C’est du travail de plusieurs générations d’hommes d’état, qui nous sera nécessaire, pour nous éviter le constat de cette désespérante inadéquation entre INFRASTRUCTURES ET SUPERSTRUCTURE… Eternelle histoire de « L’ŒUF et de La POULE » … L’urgence demeure encore à ce niveau.
Rien ne serait plus navrant et désolant que d’avoir eu l’impression de « PISSER DANS UN VIOLON » …TEGGUI NDAWAL
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