Le Ceebu Jën est désormais patrimoine immatériel de l’humanité. L’Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a annoncé la nouvelle ce mercredi.
Le riz au poisson ou Ceebu Jën, cet art culinaire du Sénégal vient d’être inscrit sur les 21 autres éléments culturels ajoutés sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Plat national du pays de la Téranga, le Ceebu Jën a conquis la sous-région , l’Afrique et le monde.
Les spécialistes situent ses origines dans les communautés de pêcheurs de l’île de Saint-Louis au nord du Sénégal. C’est pourquoi dit-on que le Ceebu Jën de Saint-Louis n’a pas d’équivalent. Cependant, aujourd’hui, toutes les régions du pays peuvent revendiquer avoir le meilleur Ceebu Jën tant tout le monde l’a adopté.
Les recettes varient d’une région à l’autre. Le Ceebu jën peut-être blanc ou rouge (avec de la tomate). En général il fait à base de darne de poisson, de brisures de riz, de poisson séché, de mollusques et de légumes de saison, tels que les oignons, le persil, l’ail, le piment, les tomates, les carottes, les aubergines, le chou blanc, le manioc, la patate douce, le gombo et le laurier, etc.
Il faut préciser que chaque pays d’Afrique de l’Ouest possède au moins une variante du Ceebu jën, qui divise et unit à la fois la région comme le souligne l’enquête de la BBC.
Chaque nation et chaque famille ajoute sa propre touche et sa propre interprétation, ce qui est peut-être à l’origine de la compétition féroce qui se déroule sur les réseaux sociaux, dans les fêtes et les conversations de rue.
Les principaux protagonistes de la controverse sur le meilleur Ceebu jën (Jollof rice) sont le Ghana, le Nigeria, la Sierra Leone, le Liberia et le Cameroun.
La Gambie et le Sénégal sont plutôt décontractés et entrent rarement dans la controverse sur le Ceebu ; après tout, ils l’ont donné au monde. L’entrée du plat sénégalais dans le patrimoine mondial, mettre tout le monde d’accord !
Après ‘’Le Xooy’’, une cérémonie divinatoire chez les Sérère du Sénégal et ‘’le Kankurang, un rite d’initiation mandingue, c’est le Ceebu Jën (riz au poisson en wolof), d’entrer dans le patrimoine immatériel de l’UNESCO comme le rappelle l’APS qui donne l’information.
Pour rappel, le dossier complet du Sénégal pour l’inscription du Ceebu Jën, au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO a été déposé début septembre auprès de l’organisation onusienne après un long processus ayant débuté en 2019.
En portant ce dossier, la direction du patrimoine avait mis en avant plusieurs arguments comme le fait que le ‘’Ceebu Jën’’ soit un art culinaire qui a fini de gagner tout un pays du nord au sud, de l’est à l’ouest.
« On mange tous du riz au poisson qu’il soit blanc ou rouge avec différents condiments et des cuissons variables, ce sera toujours du +Ceebu Jën+ dans toutes les régions, les restaurants les plus huppés partout tout le monde à son +Ceebu jën+ à sa façon », avait expliqué le directeur du patrimoine, Abdoul Aziz Guissé dans un entretien accordé à l’APS.
Selon Abdoul Aziz Guissé toujours interrogé par l’APS a tenu a rappelé, l’aspect culturel qui tourne autour du Ceebu jën.
» Ce plat est également lié à des pratiques culturelles spécifiques. Par exemple, il est interdit de s’asseoir avec un genou levé, le bol doit être tenu de la main gauche et les grains de riz ne doivent pas tomber en mangeant. Le Ceebu jën et les pratiques qui y sont associées sont considérés comme une affirmation de l’identité sénégalaise », a-t-il précisé
Parmi les autres biens culturels inscrits sur la liste 2021 du patrimoine immatériel de l’Unesco note l’APS, figurent la calligraphie arabe, présentée par 16 pays, dont la Tunisie, la Mauritanie et l’Arabie Saoudite, et le pasillo, chant et poésie de l’Equateur.
S’y ajoutent les pratiques et expressions culturelles liées au m’bolon, un instrument traditionnel à percussion du Mali.
Au total, 597 expressions culturelles correspondant à 137 pays ont été inscrites au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
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