Avec le temps, nous avons fini par accepter l’inacceptable. Voilà le fond du problème. En être arrivé à dire que tel opposant a fait preuve de légèreté parce qu’il se savait surveillé comme le lait sur le feu, c’est accepter en filigrane que des méthodes de surveillance dignes d’un régime despotique soient érigées en règles de gouvernance quotidienne. C’est tolérer qu’un parti politique se serve des moyens de l’État pour traquer des citoyens. C’est consentir à ce qu’on entrave pour n’importe quel motif la liberté d’aller et de venir des personnes.
Nous sommes tous sous la menace. Et le comble c’est que personne n’y échappe! Allez demander à Serigne Mbaye Sy Abdou « Ndiol Fouta » et à Serigne Mame Mor Mbacké, eux qui ont été sous écoute, informés par des éléments dissidents des renseignements. En 2018, lors de la venue de Sonko à Montréal, j’ai appris de la bouche de dirigeants de Pastef présents que leur leader ne voyage jamais avec une valise, de peur qu’on glisse des objets louches dans ses affaires.
Notre apathie a cautionné ces pratiques dignes des pires apparatchiks. On enregistre d’honnêtes gens à leur insu. Les services de renseignement deviennent une police politique au service d’un parti et sont utilisés pour faire taire toute critique. Un Boubacar Sèye peut être jeté comme un malpropre en prison sans motif valable.
La vérité, c’est que notre résignation a donné au despote le pouvoir de vie de et de mort sur les citoyens. Notre tiédeur a engraissé le monstre. Voilà le mal.
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