Justice fiscale : les milliardaires détestent qu’on les taxe

Le mouvement mondial visant à taxer les milliardaires, au grand dam des 1 %, prend de l’ampleur. Certes, l’impôt sur la fortune n’est pas la panacée aux problèmes ruineux causés par le capitalisme, mais le fait que les riches le détestent est une bonne raison de le poursuivre. Source: Les Crises 

En 2023, les milliardaires du monde entier valaient collectivement 12 700 milliards de dollars. Pour avoir une idée de l’échelle, cela représente environ la moitié du PIB des États-Unis en 2023, qui s’élevait à 23 400 milliards de dollars. Comme l’indique Oxfam, entre 2020 et 2022, les 1 % les plus riches de la planète ont accumulé près de deux fois plus de richesses que le reste du monde réuni. L’organisation a également constaté que le milliardaire moyen parvient à payer un taux d’imposition inférieur à celui des travailleurs dont il tire sa richesse.

La richesse des ultrariches contraste fortement avec les personnes qui, dans le monde entier, luttent pour joindre les deux bouts. Les gens sont confrontés à la baisse de leur pouvoir d’achat et à un appauvrissement général, ce qui les pousse au bord du gouffre. Cette situation est évidente aux États-Unis et au Canada, où les crises immobilières et les prix élevés des denrées de base ont fait de la survie au quotidien un combat difficile. Les taux d’intérêt restent élevés et la menace d’une récession plane sur la tête des travailleurs.

Une taxe mondiale sur les milliardaires

En réponse à la richesse croissante et obscène des ultrariches, le Brésil est le fer de lance d’une campagne visant à instaurer un impôt mondial sur la fortune des milliardaires. Comme le rapporte le New York Times, le pays, qui assure actuellement la présidence tournante du G20, « a embrassé la cause avec ferveur ». En effet, le Brésil de Lula se préoccupe depuis un certain temps de la question des milliardaires et remporte des victoires en taxant ses ultra-riches nationaux sur leurs investissements offshore. Aujourd’hui, il est en faveur d’un accord international qui imposerait cette taxe à l’échelle mondiale. Cette mesure limiterait la capacité des plus riches de la planète à dissimuler leur fortune dans des paradis fiscaux et à éviter de remplir leurs obligations fiscales. Chaque année, ces paradis licites et illicites, utilisés par les grandes fortunes pour éviter de payer leur juste part de l’impôt, font perdre des milliards de dollars de recettes.

Le rapport 2024 sur l’évasion fiscale dans le monde de l’Observatoire fiscal de l’UE a révélé que la richesse offshore équivalait à environ 12 % du PIB mondial en 2022. L’échange d’informations bancaires a fait baisser le pourcentage de la richesse offshore non imposée, qui est passé d’environ 10 % du PIB avant les changements à un peu plus de 3 % aujourd’hui. Malgré ces améliorations, les plus riches d’entre nous ne paient toujours rien, ou presque, sur leurs énormes avoirs.

L’observatoire réclame un impôt mondial minimum sur la fortune de 2 % pour les milliardaires. Selon le groupe, cette mesure permettrait de collecter près de

250 milliards de dollars, soit à peu près l’équivalent du PIB du Portugal, auprès de moins de trois mille contributeurs. Le rapport ajoute : « Un impôt minimum mondial renforcé sur les sociétés multinationales, sans échappatoire, permettrait de collecter 250 milliards de dollars supplémentaires par an. » Il note que les fonds cumulés que ces deux mesures permettraient de lever sont équivalents à ce dont les pays en développement ont besoin pour gérer les effets du changement climatique – effets auxquels ils sont confrontés de manière disproportionnée grâce aux actions, passées et présentes, des États riches. Lire la Suite ICI

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