Apprendre de nos héros et célébrer nos vivants !

 • Cheikh Hamidou Kane a fêté ce 2 avril ses 89 printemps. La reine Ken Bugul, maîtresse du ton libre et du langage sensuel, pète la forme. L’auteur de Soundjata nous informait récemment qu’il régnait toujours sur les livres de sa bibliothèque. Tel un garçon privé de sortie depuis des lustres, Sami Tchak déambulait vigoureusement au salon du livre Paris 2017. Après plus de 50 ans de recherche, d’enseignement, d’administration et d’écriture, Roland Colin possède toujours cette mémoire vive et cette passion pour la transmission de l’histoire de l’Afrique. Et pourtant, malgré leur présence parmi nous, leur lègue à la jeune génération et leur fort désir de transmettre, ils sont plus absents que les morts.

Loin de moi l’idée de comparer les figures historiques africaines d’antan à celles vivantes. Loin de moi l’idée de dénigrer et de minimiser l’héritage des premiers. Cependant, je reste persuadée que beaucoup – moi y compris – dans ma génération, sont restés coincés dans le passé, dans le souvenir parfois, le fantasme souvent, d’une période de gloire ou d’une personne emblématique. Nous nous rappelons des dates d’anniversaire de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Mamadou Dia, brandissons des citations de Cheikh Anta Diop ou de Frantz Fanon avec fierté. Très bien. Cependant, peu connaissent ces quelques rares Africains vivants qui poursuivent les travaux de Cheikh Anta Diop. Peu s’intéressent aux rôles prépondérants que certains Africains vivants ont joués – aujourd’hui davantage qu’hier – dans l’avancée de la science dans le monde – pour ne citer que ces exemples.

Comment expliquer cette ignorance ? Peut-être que nous ne vivons pas assez le présent. Peut-être que nous ne profitons pas de ces hommes et femmes encore parmi nous, qui ont vécu, vu et entendu assez pour nous parler de notre histoire. La vraie. Pour nous faire douter de nos certitudes. Pour nous rappeler qu’ils ont déjà mené les grandes batailles pour notre liberté. Notre culture. Notre identité. Notre avenir. Pour nous ouvrir les yeux vers ce futur que nous devons assurer. Ou alors, c’est toutes ces raisons à la fois ? Je le pense pour ma part.

Dans les lignes qui suivent, je vous raconte le déclic qui est à l’origine de ce billet d’humeur.

Il y a quelques semaines, j’ai twitté une « citation » de Cheikh Anta Diop tirée d’une pépite que j’avais entre les mains : « Dakar l’insoumise ». Un livre écrit par un journaliste au nom de Fabrice Hervieu-Wane et qui dresse les portraits de 26 Dakarois connus ou méconnus mais qui font bouger le monde à leur niveau et dans leur domaine.

Texte original : http://leregardeminatag.mondoblog.org/

Credit-photo: newsstandhub.com

 

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