Des conteneurs de plastiques expédiés vers des pays en développement dont le Sénégal

Une enquête du Guardian montre que l’équivalent de 68 000 conteneurs de plastiques recyclés ont été expédiés l’année passée des États-Unis vers des pays en développement dont le Sénégal.

Les États-Unis recyclent les déchets plastiques dans des pays parmi les plus pauvres du monde (Bangladesh, Laos, Éthiopie, Sénégal, etc), parce qu’entre autres, la réglementation environnementale y est moins stricte, nous dit l’enquête. Le Sénégal a reçu des plastiques entre janvier et mars 2019 de l’ordre du million de kg.

Un nouvel accord international signé récemment conditionne l’entrée des déchets plastiques « contaminés, mélangés ou non recyclables » à l’accord préalable des gouvernements. Mais jusqu’au mois de mai dernier, certains pays pouvaient envoyer des déchets plastiques à des PRIVÉS dans des pays en développement sans l’accord de leur gouvernement.

Qui a autorisé ces conteneurs a être débarqués au Sénégal ? Où sont-ils débarqués ? Qu’est-ce qu’on en a fait ? Voilà une enquête à mener d’urgence en interne, après celle sur le pétrole.

Pour information, depuis 1950, sur les 8,3 milliards de tonnes métriques produites, 6,3 milliards se sont transformées en déchets plastiques. Seulement 9 % des plastiques produits ont été recyclés. L’immense majorité, soit 79 %, est en train de s’amonceler sur les sites d’enfouissement des déchets ou se répand dans la nature sous forme de détritus.

À un certain moment, la plupart d’entre eux finiront inéluctablement dans nos océans, sorte de dernier récipient. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Science Advances, 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent par exemple dans les océans chaque année.

Malheureusement la crise globale des déchets plastiques a peu d’échos dans les opinions des pays développés. Celles des pays pauvres encore moins.

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Khadim Ndiaye est philosophe, historien et éditeur sénégalais. Membre du Collectif contre la célébration de Faidherbe, il travaille beaucoup sur les questions de mémoires et celles qui touchent au fait coloniale. Grand militant des langues nationales, Khadim est auteur de: "Le français, la francophonie et nous". Les analyses de ce disciple de Cheikh Anta Diop, élève de Boris Diop et de Souleymane Bachir Diagne sont sur Kirinapost.

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