MOUSSEM d’Assilah 2019 : Morceaux choisies…

 Les débats vont bon train au (Moussem) Festival Culturel International d’Assilah (sud de Tanger). Organisé du 21 juin au 17 juillet par la Fondation du Forum d’Assilah, le Festival sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en est à la 41è édition.  Morceaux choisies… 

 » L’art contemporain, c’est l’art quand on pourra ! Arrêter de parler, passer, passer aux actes ! »

« Réformer l’Afrique au Présent » (Spot Geria, Affiche au fond de l’écran)

« L’idéal (…) exige de chacun qu’il assume l’ensemble de ses appartenances, et un peu aussi celles des autres. Comme tout idéal, on y aspire sans jamais l’atteindre complètement, mais l’aspiration elle-même est salutaire, elle indique la voie à suivre, la voie de la raison, la voie de l’avenir. J’irai même jusqu’à dire que c’est cette aspiration qui marque, pour une société humaine, le passage de la barbarie à la civilisation. »

Amin Maalouf, Le naufrage des civilisations, Paris, Grasset, 2019, p. 13.

ENTRE ÉNONCÉS ET PARADIGMES

MATINÉE PANEL I : « Culture, Pensée et développement : quelle rupture ? Quelle vision ? »

– Victor Borges, président de séance…

« Le DÉVELOPPEMENT serait une RUPTURE planifiée, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des populations. Je tiens à rappeler que toute rupture nécessite de la CRÉATIVITÉ. Cette dernière n’est pas spontanée. Elle exige une VISION, une FINALITÉ, c’est-à-dire se fixer un CAP.”

– Pierre-Michel Nguimbi (Président-Exécutif du GERIA, ancien ministre, ancien ambassadeur et ancien député au Congo-Brazzaville.

Monsieur Nguimbi a profité pour projeter un spot-publicitaire présentant sa structure : Groupe d’expertise sur les réformes institutionnelles en Afrique.

« Dans tout ce que l’homme fait, l’idée est première, car elle est la représentation intellectuelle de la chose. Et justement, la culture d’où dérivent les pratiques sociales est, dans sa définition sociologique et anthropologique, un ensemble de représentations et de pratiques d’où une société tire des logiques qu’elle met au service de la transformation de soi et de la nature en vue de son bien-être. La connaissance de son passé est pour une société en développement, une variable incontournable qui influe en permanence sur son système de représentation et sur ses pratiques. »

– Madame Ndioro Ndiaye, Ministre conseillère à la présidence, Ancienne directrice générale de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et ancienne ministre au Sénégal.

« Le développement a tout avoir avec la culture, parce qu’il s’agit finalement de l’aboutissement de faits de culture. Nos sociétés doivent être spécifiques. Et je ne suis pas convaincue qu’il faille une rupture pour atteindre le développement. »

Hakim Ben Hamouda, Ancien ministre de l’économie et des Finances, Ancien conseiller spécial du président de la Banque Africaine de Développement Tunis, Economiste et auteur.

« Je suis macro-économiste et je crois beaucoup aux mouvements des biens. Et la globalisation consacre ces mouvements de capitaux. Si l’Afrique reste présente, d’un point de vue de la production des idées, elle est à l’extérieur du mouvement « réel » du monde. Mais ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est la « tentation populiste », à l’image de ce qui se passe un peu ailleurs dans le monde !  »

– Ebrima Sall Directeur Exécutif de TrustAfrica, Ancien Secrétaire Exécutif du CODESRIA.

« Il nous faut sortir de cette nouvelle orthodoxie. Chaque pays a «son» plan d’émergence, dont les recettes proviennent du même cabinet. On ne développe pas, on se développe, comme l’a écrit Joseph Ki-Zerbo ».

APRÈS-MIDI PANEL II SUR LE MÊME THÈME ….

Victor Borges, President de séance

– Amadou Lamine Sall

« La culture est entêtement de vivre, et ne pas mourir pour vivre. Il faut être soi-même. Nos pays ne sont pas développés. »

– Nejib Friji, Director, Middle East and North Africa (IPI, MENA).

« Lutter contre le sous-développement et l’arrièrisme… vivre une certaine “expérience subjective”, fondée sur une conscience culturelle productive et une culture de la paix durable… dans un vaste ensemble unifié… par la libre circulation des hommes et des biens… »

– Votre serviteur s’est contenté de projeter cette image… qui tente de rendre compte du principe de COMPÉNÉTRATION, parce que très dubitatif par rapport à l’usage de ce “faux” binômes (comme de faux jumeaux) : rupture/continuité…

« Le propre du caméléon n’est pas forcément le changement de couleur. Mais sa capacité d’adaptation à son milieu, et surtout de camouflage (pour échapper à ses prédateurs, dont l’homme… s’il n’est le premier), tout en conservant son essence de caméléon.

Donc, pour que nous soyons autre chose, tout en restant nous-mêmes, nous devons certainement réfléchir davantage sur la compénétration que sur la rupture par-ci… et la continuité par-là. »

– La journée allait s’achever sur ce coup de pinceau verbale, s’élançant comme un point d’ex-CLAMATION avec son “poing/point” rouge profond, et son corps noir-cuivré tombant dans un fond blanc écarlate … :

« Lutter contre la faim ! L’ART CONTEMPORAIN, C’EST L’ART QUAND ON POURRA ! ARRÊTER DE PARLER, PASSER AUX ACTES. »

Depuis Asilah 32…

 

Crédits: visittanger.com

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Il écrit et ne s'arrete jamais d'écrire. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages (essais & romans). Avec humour, philosophie, il raconte les lieux comme personne. Enseignant-Chercheur à UCAD, Abdarrahmane Ngaidé est un historien de formation.

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