Soudan, un risque de génocide très élevé

Assiégée depuis mai 2024 par les Forces de soutien rapide (RSF), El Fasher, ville stratégique est tombée entre les mains des hommes dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti. 3000 personnes ont éte exécutées dans ce dernier bastion du Darfour non contrôlé par les RSF. Silence on continue de tuer au Soudan. Les Forces Armées Soudanaises (SAF) et les RSF se renvoient la responsabilité. Retour sur leurs discours.

Beaucoup d’observateurs commencent à parler de génocide au Soudan tant les massacres semblent nombreux et planifiés. Pour les Nations-Unies, le risque de génocide est « très élevé ». 

El Fasher vient de tomber et l’ONU sur le terrain dresse un tableau apocalyptique : des centaines de civils tués dans une maternité bombardée, des milliers d’enfants piégés par les combats, et plus de 6 000 femmes enceintes privées de soins vitaux.

De graves atrocités, notamment des exécutions sommaires, seraient perpétrées à El Fasher, la capitale régionale du Darfour, au Soudan, par les paramilitaires des FSR, a prévenu lundi dernier Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Des millions de personnes luttent pour leur survie !

Les RSF, milice autrefois alliée à l’armée régulière mettent en avant le fait qu’elles mènent guerre pour la démocratie contre le gouvernement putschiste [issu du coup d’Etat du général Al-Burhan en 2021], mené par les forces politiques islamistes [de l’ancien régime d’Omar El-Béshir].

Quant aux Forces Armées Soudanaises (SAF), elles s’erigent en défenseur de l’intégrité territoriale. Très tôt, l’armée a défini son action comme une guerre contre une milice rebelle. Le caractère institutionnel de l’armée nationale est mis en avant pour prouver la légitimité et la l’égalité de son action. Ce récit efface les crimes qui ont été commis avant.

Chef de la junte militaire au pouvoir au Soudan, Abdel Fattah al-Burhane (62 ans) est le dirigeant de facto du pays. Auparavant, il a été le commandant de l’armée de terre du président islamiste Omar el-Béchir (1989-2019), visé par deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour «génocide», «crimes contre l’humanité» et «crimes de guerre» pour des exactions commises lors de la guerre du Darfour.

Le général al-Burhane a pris la tête du Soudan en 2021 lors d’un putsch qui a renversé les autorités civiles du gouvernement de transition, mis en place en 2019 pour organiser la succession d’Omar el-Béchir, destitué par l’armée après une révolte populaire. Al-Burhane était à l’époque assisté de son numéro 2 et désormais ennemi, le général «Hemetti».

Originaire du Darfour, Mohamed Hamdan Daglo dit «Hemetti» (48 ans) a, comme al-Burhane, combattu pour le président Omar el-Béchir pendant la guerre. Plus tard en 2013, il a fondé les FSR, un groupe paramilitaire qui réunit des milliers d’anciens «janjawids», ces miliciens arabes recrutés par el-Béchir pour mener une politique de la terre brûlée au Darfour.

Les richesses du Soudan sont l’enjeu principal de ce conflit. Il n’est ni religieux, ni ethnique. Il est économique.  Le sous sol soudanais qui regorge de minerais est au centre de toutes les convoitises. Les puissances étrangères, grands groupes, multinationales, tirent les ficelles. Seuls les fils du Soudan peuvent se retrouver et dire stop à cette instabilité chronique ! La voix des femmes  devraient être mieux entendues.

Leur résistance à la violence et aux destructions de la guerre, est plus qu’exemplaire. Les femmes médecins, les avocates, les étudiantes, les femmes au foyer ont participé activement à la révolution et à la formation des comités de lutte.

Les filles soudanaises ont formé des réseaux de renseignement secrets qui ont permis aux manifestantes de déjouer les pièges tendus par les ennemis (viols, séquestration ).

Il faut dire qu’à l’époque des pharaons noirs déjà, les femmes étaient des reines guerrières et des déesses idolâtrées. Elles menaient des guerres et décididaient qui hériterait du trône. Dans l’histoire moderne, des femmes sages ont dirigé le vaste territoire Soudanais avec une autorité sociale inégalée.

 

 

 

 

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