La course aux vaccins est lancée. Dans le cadre de la multiplication des annonces, la visibilité médiatique a été donnée principalement aux vaccins issus de la recherche des pays du Nord – États-Unis ou certains pays d’Europe – qui ont été les premiers à annoncer des résultats. En attendant, le moins médiatisé vaccin cubain qui se trouve en phase III de test, veut être une alternative pour les pays moins riches.
Il existe donc un système d’aide internationale à deux vitesses, avec un engouement et un soutien financier différents entre les pays traditionnellement impliqués dans la recherche et la production pharmaceutique, à savoir les États-Unis et les pays de l’Union européenne, et la recherche et les productions chinoises ou russes.
Malheureusement, dès le moment où certains industriels se sont dits en capacité de fournir un vaccin, certains pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni ou encore l’Union européenne, ont commencé à passer des accords bilatéraux et ont ainsi très vite capté la plus grande partie des doses que les compagnies sont en capacité de produire.
Tout d’abord les pays riches qui ont préfinancé et couvert les risques de recherche et qui vont capter la majeure partie des doses – on sait par exemple que 80% de la production de Pfizer est déjà vendue aux États-Unis.
Ces États sont dans une logique de collaboration et s’appuient sur leurs ressources pour avoir accès à ces produits. La logique et la demande de certains États et sociétés civiles sont que le vaccin soit dès lors vendu à prix coûtant. En effet, les investissements et les risques traditionnels n’ont pas été pris par l’industrie pharmaceutique, mais par les États, et cela doit se refléter dans le prix final du vaccin.
Pendant que les pays riches se disputent à grands frais les doses produites par les sociétés pharmaceutiques en avance dans la course, Cuba planche sur un vaccin qui pourrait devenir une bouée de secours pour certains des pays pauvres laissés derrière.
« Nous avons la capacité pour fabriquer 100 millions de doses » de Soberana 2, le candidat-vaccin le plus avancé, en 2021″ a affirmé mercredi le docteur Vicente Vérez, directeur de l’institut de Vaccination Finlay.
Le vaccin cubain en phase III, est attendu comme celui de l’ Amérique du Sud. Par le passé, il y a toujours eu des exportations de vaccins cubains en Amérique latine, que ce soit au Brésil, au Venezuela, en Argentine ou encore au Pérou.
Par ailleurs, l’institut Finlay révèle avoir signé récemment un accord avec l’institut Pasteur d’Iran pour que ce dernier pays participe lui aussi à cette phase III.
L’île sous l’impulsion de Fidel Castro a placé la santé au coeur de son action. Les médecins cubains participent à d’innombrables missions à travers le monde pour aller soigner des populations confrontées aux épidémies les plus virulentes. Les chercheurs cubains aussi ont une excellente réputation et leurs centres connus pour être des instituts d’excellences. Notons qu’ils ont découvert le vaccin contre le méningocoque B. Cuba consacre un quart de son budget à la santé.
Même s’il est confronté à un récent rebond de cas, le pays reste l’un des moins touchés de la région par la pandémie, avec 19.122 cas dont 180 décès, pour 11,2 millions d’habitants. Cela aussi est hautement géostratégiques pour un pays sous embargo depuis 1962.
©huffingtonpost.com
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