L’affaire Kalidou Koulibaly met davantage « Je ne suis pas un singe », le documentaire qui va être diffusé 6 janvier sur Canal+, au coeur de l’actualité. L’ancien international français Olivier Dacourt et le réalisateur Marc Sauvourel ont recueilli les témoignages des footballeurs et supporters par rapport au racisme dans les stades.
Un an après Ma part d’ombre, qui tendait le micro à des footballeurs pour évoquer leurs polémiques ou leurs fautes, le binôme Dacourt et Sauvourel revient avec Je ne suis pas un singe et met en évidence un des phénomènes les plus détestables qui sévit dans le football.
Tout le monde se rappelle de la colère de Samuel Eto’o, exprimée à Saragosse le 25 février 2006 sur le terrain de Saragosse. Ce soir là, l’attaquant du Barça était prêt à abandonner le terrain après avoir entendu des cris de singes, pour la deuxième année consécutive dans le même stade. Ses coéquipiers, ainsi que les entraîneurs et l’arbitre Esquinas Torres, l’avaient convaincu de rester. Le buteur camerounais avait su réagir à l’époque en marquant but sur but. Une réaction sportive comme le voulait son coach d’alors, Franck Rijkaard.
Dans le documentaire, Je ne suis pas un singe, Samuel Eto’o, Patrick Viera ou encore Mario Balotelli se prêtent au jeu et apportent leurs témoignages. On y entend par exemple un Balotelli sage.
« Les singes sont certainement bien mieux que ces gens-là. C’est sûr à 100 % qu’un singe est plus intelligent qu’eux », avance l’international italien d’origine africaine. Le documentaire donne aussi la parole à un supporteur italien ouvertement fasciste et qui s’est tatoué Mussolini sur le corps.
Pourquoi des sanctions ne sont pas prises pour mettre fin à cette absurdité ? Les instances se renvoient la balle. Pour la FIFA, il appartient aux fédérations et aux clubs de « sanctionner ». C’est ce que dit Gianni Infantino, tandis que Patrick Viera pointe du doigt l’UEFA et la Fédération internationale.
La Fédération italienne a suspendu le virage sud de l’Allianz Stadium pour les deux matchs à domicile, en plus d’une amende de 10 000 euros, suite aux cris de singe dont Kalidou Koulibaly était victime lors de Inter de Milan-Naples.
Il n’y pas de problème sans solution, il n’y a que des problèmes mal posés. D’où vient le racisme dans les stades ? Qui sont ces gens dans les stades qui font des cris de singes ? Viennent-ils des groupes Ultras ? Les dirigeants de club sont-ils prêts à perdre la manne financière que constitue ces « racistes » qui achètent quand même leurs billets? Un noir insulté en vaut-il la chandelle ? Autant de questions que les instances du football devront davantage se poser s’ils veulent résoudre définitivement le problème.
Lorsque le football anglais était confronté au hooliganisme, les autorités britanniques avaient réagi de façon vigoureuse. Aujourd’hui, les stades anglais sont des havres de paix et on y va même désormais en famille.
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