Ousmane Sow: « Regarder l’art africain ? Je n’en ai pas besoin, je suis africain »

Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow est décédé le 1 er décembre 2016 à Dakar. Sept ans après sa disparition, la mémoire de cette grande figure de l’art africain contemporain, reste vive.  Ousmane Sow qui aimait dire « l’art doit parler tout seul » nous a laissés des paroles de sages. Ousmane Sow en cinq pensées. Repose en paix.

« C’est-à-dire que je n’aime pas trop parler. Donc je m’exprime. Et comme je ne parle pas à haute voix, je voudrais que tout le monde m’entende, c’est pour ça que ce sont des sculptures surdimensionnées. Et puis le choix de l’art figuratif c’est quand même le besoin de communiquer dans un langage que tout le monde comprend. »

« Être le premier artiste africain à être reçu à l’Académie des Beaux-arts, c’est C’est une sorte de récompense de mon travail. Je n’ai jamais visé arriver aussi haut. Ils ont attendu de trouver un Noir qui réponde à leurs critères, pour m’inviter à les rejoindre. Je peux dire un Noir, puisqu’il n’y a pas eu de Noir. Donc je sens cela doublement formidable. D’abord pour l’Afrique, je ne parle pas du Sénégal, mais de l’Afrique et surtout les jeunes. Parce que c’est surtout pour eux que je vais faire cette cérémonie – les jeunes artistes – parce que je me dis qu’après ils vont se dire que toutes les portes leur sont ouvertes. Parce que l’Académie ce n’est pas un rien ! « 

« Regarder l’art africain ? Je n’en ai pas besoin, je suis africain. Peut-être que Picasso et Braque étaient arrivés à un point où il leur fallait chercher autre chose. Ils sont plus vieux dans le métier que moi. J’en suis encore à me laisser aller à faire ce qu’il me plaît. Même encore maintenant, c’est une joie. Sinon, je ne le fais pas. »

« Je regarde autour de moi les jeunes, ils reviennent à l’art figuratif, j’aime par exemple le travail du sculpteur sénégalais Ndary Lô. J’aime qu’une œuvre d’art soit ouverte, accepte les interprétations différentes du public, agressive pour les uns, paisible pour les autres. »

« Il y a dans mes sculptures une exagération. C’est voulu. C’est la recherche de la puissance et la traduction de la vie. Ce qui m’intéresse, c’est la vie. Que les gens ressentent cette sorte de flux qui passe entre les sculptures et eux. »

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