De nausées en maux de têtes, le voyage avait commencé là. Son corps lui envoyait des signes, des messages qu’elle ne comprenait pas.
Quelque chose avait changé, au plus profond de ses entrailles. Fallait-il Fallait-il que pour l’amour, ces nausées la tenaillent ?
Qui donc était ce visiteur qui l’habitait sans gêne, ici un geste, et soudain un coup
Puis le silence, puis le sommeil. Il avait son rythme, ses besoins, et savait même être doux
Autour d’elle on lui parlait de ce jour de la naissance, où il entrerait dans sa vie
Mais la vie était déjà là, et ils dialoguaient en silence de leurs désirs, et de leurs envies
Depuis des mois ils se parlent, lui, avec son corps ployé et ses mains à l’intérieur,
Elle, de ses gênes, de son poids, de ses fatigues, de ses doutes et de ses peurs
Dans le parc, hier, elle se demandait pourquoi il fallait qu’il vienne dans la souffrance
Il était là, déjà, en elle, si doux, pourquoi fallait-il la douleur des naissances ?
Elle promenait la vie, et ses questions et ses peurs.
Il fallait donc accepter de souffrir. C’est le message éternel de la vie, ceux que tu aimes t’apprennent à le vivre. Ils viennent et ils partent dans la douleur, et toi seul sait la force et la clef.
Elle avait appris sa langue, il savait se faire entendre. Un geste était parole, un message à comprendre.
Une langue avant les mots, la vie avant la vie
Que seule une maman sait, que les pères leur envient.
Que de douleurs, que de cris, que d’amour, que de larmes d’espoir.
Traverser la souffrance, et au rythme des soupirs, sa tête se fait voir.
De la vie à la vie, il vient dire encore, par ses premiers sanglots.
Qu’il avait tant aimé vivre, libre et baigné, dans la chaleur des eaux, il pleure, il gémit, ils ont coupé le cordon ; un bonheur, tellement de peur, et tellement de cris.
Leurs larmes se parlent, une conversation intime sans un mot, sans bruit.
Il la cherche dehors comme il était dedans, elle espère sa chaleur au fond de son corps
C’est une fille, elle pose sa joue sur son ventre, et, corps à corps, elle lui parle encore.
C’est le plus grand secret, le plus beau des rites. Sa fille sur son ventre, une nouvelle vie.
Du fond de son être la maman enseigne la vérité des langues et de la poésie.
Et l’enfant s’apaise, et la fille sourit. Et la maman confie le miracle éternel.
Une douce caresse murmure sa confession : la vie est cadeau, mon Dieu qu’elle est belle.
Ramadan Tariq in « Recueil de poésies mises en musique :Traversées »
Excellent mois de Novembre à tous et surtout à toutes les mères qui ont donné naissance dans le courant de ce mois…
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