Mort de l’iconique Hassan Nasrallah

L’iconique secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah a été tué vendredi dans des frappes israéliennes dans la banlieue de Beyrouth.

« Terroriste » pour Israël, « résistant » pour le Liban, la mort de Hassan Nasrallah est un événement qui va raviver davantage la tension dans la région déjà en proie à un crise profonde. Israël bombarde depuis quelques jours de façon intense le Liban faisant déjà une centaine de victimes.

En annonçant la nouvelle de la mort de leur chef par un communiqué, le Hezbollah a confirmé l’état d’Israël qui, samedi avait déjà révélé avoir éliminé dans un raid le leader libanais.

Son élimination suscite la colère de l’Iran et ses alliés qui pleurent un «martyr». «Nous avertissons les dirigeants du régime d’occupation que l’effusion de sang injuste, en particulier celle du secrétaire général du Hezbollah, le martyr Sayyed Hassan Nasrallah, entraînera leur destruction», prévient auprès de l’agence iranienne Isna le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, alors que le guide suprême Khamenei a décrété cinq jours de deuil public.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a quant à lui «présenté ses sincères condoléances au gouvernement libanais» et dénoncé une «agression israélienne brutale et la poursuite de la guerre d’extermination contre les peuples palestinien et libanais».

Hassan Nasrallah a dirigé le Hezbollah « Parti de Dieu » durant 32 ans. Il arrive à la tête du mouvement en 1992, dix ans donc après la création du mouvement chiite libanais, à la suite de l’invasion israélienne du Liban.

Il a profondément transformé l’organisation. Avec lui, le mouvement implanté dans le sud Liban est devenu un véritable parti politique, nouant des alliances avec d’autres forces libanaises, notamment chrétiennes. La charte de 2009 indique ainsi que le Hezbollah promeut « le rôle de la femme dans la société, l’indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, la décentralisation, et la préservation de toutes les libertés publiques. Il se prononce contre toute forme de partition du pays, y défend le multi-communautarisme. Il refuse toute forme d’implantation ou de naturalisation des réfugiés palestiniens, tout en prônant une extension de leurs droits ».

Charismatique, adulé et extrêmement cultivé, Hassan Nasrallah, bien que contesté par une partie de l’opinion libanaise, était un leader qui ne laissait personne indifférent. Dans le monde arabe, il s’était imposé comme une figure centrale du Proche Orient et de la resistance à Israël.

Hassan Nasrallah est né en 1960 à  Beyrouth. Il vient d’un milieu modeste et est aîné de neuf enfants. Il étudie la théologie à Nadjaf, en Irak, le troisième lieu saint de l’islam chiite. C’est là qu’il fait la connaissance d’Abbas Moussaoui, l’un des fondateurs du Hezbollah, lui aussi tué par l’armée israélienne en 1992. Hassan Nasrallah est père de 5 enfants dont Hadi décédé en 1997 lors d’une opération contre l’armée israélienne.

 

 

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