« Comment voulez-vous, dans une démocratie, qu’un président de la République, élu au suffrage universel, puisse dépendre des résultats des collectivités, des municipalités ». Macky Sall
Monsieur le Président des élections qui vous font perdre Dakar, Thiés, Ziguinchor, Kaolack, restent certes des élections locales qui n’ont rien à voir avec un Président élu au suffrage universel direct. Mais Monsieur le Président le glas a sonné. Avec ces élections le débâcle a commencé pour votre régime.
Néanmoins vous personnellement, vous pouvez sortir par la grande porte. Vous pouvez sortir par une porte encore plus grande que celle même par laquelle vous êtes entrés en 2012, malgré les énormes scandales, dégâts, malversations de toutes sortes, et exactions qui ont jalonné vos deux mandats. Si vous parvenez à installer un climat de paix et de sérénité pour plus de cohésion sociale dans le pays pendant les deux ans qui vous restent, nous pourrions plus facilement prendre ces travers pour pertes et profits de la longue marche et pénible construction de la Nation sénégalaise.
Sur le plan international dit-on que vous êtes bien écouté notamment sur la crise multiforme au sahel et sur la question de la dette. Vous pourriez continuer à faire entendre votre voix sur ces questions et sur bien d’autres aux enjeux supranationaux et continentaux en tant que missionnaire ou émissaire, ou mandataire de la CEDEAO, ou de l’UA, ou de l’ONU. Ce qui serait ainsi une sorte de consécration de votre mandat à la tête de l’UA que vous allez entamer bientôt. Nous vous souhaitons plein succès. La tâche sera extrêmement ardue. Beaucoup de dossiers brulants vous attendent déjà sur le bureau. L’Éthiopie, le Soudan, la situation dans les grands lacs, l’insécurité au Sahel, les cas du Burkina, du Mali, et de la Guinée, etc.
Votre réussite à la tête de l’organisions faitière africaine requiert plus que jamais que votre slogan « la patrie avant le parti » se sente et se voit dans vos moindres actes et paroles de tous les jours au Sénégal. Montrez nous Monsieur le Président que nawloo nga nu.
Une bonne lecture du déroulement de ces élections du 23 Janvier suivie d’une bonne prise en charge des complaintes et plaintes, souffrances et doléances des Sénégalais dont elles ont largement fait écho peuvent vous aider à bien finir votre mandat. Il est clair à la vue de ces élections que vous irez vers des lendemains toujours plus sombres tant que vous aurez au tour de vous des gens qui malgré d’énormes mannes financières se font battre dans les urnes, fuient quand la rue chauffe, et se font ridiculiser sur les plateaux audiovisuels par des adversaires qui ont toujours plus d’arguments.
C’était pathétique de voir au lendemain des élections Elhadj Kassé et compagnie se mettre devant les Sénégalais pour bredouiller des explications qui n’intéressent que leurs propres personnes. Ce qui quant au fond ne fait qu’aggraver le mal. Parce que cela signifie qu’ils nous prennent pour des nigauds à qui il faut expliquer ce que nous vivons.
Monsieur le Président sévissez. Débarrassez-vous de cette image d’homme renfrogné, sévère pour rien, terne à la limite inorganique. Vous ne devrez pas avoir besoin qu’on ait peur de vous. Non seulement personne n’a peur de vous, mais même les gamins vous défient dans les rues maintenant. Débarrassez-vous de ceux qui vous conseillent le maintien et l’entretien de cette image d’un homme pas du tout sympathique. Débarrassez-vous de ces engeances d’épicuriens sans éthique ni encrage, de troubadours étourdis et balourd, de parvenus jouisseurs et arrogants.
Monsieur le Président agissez pour transformer cette déconvenue électorale en une belle opportunité pour rebondir dans le cœur des Sénégalais qui ont commencé à vous chasser par les urnes. Tendez la main à toutes les forces vives du Sénégal. Montrez que le Sénégal et sa démocratie sont les seuls vainqueurs de ces élections, et que vous êtes le Président de tous les Sénégalais. Tendez la main à tous les élus locaux surtout de l’opposition pour qu’ensemble vous puissiez travailler sérieusement pour alléger les souffrances des Sénégalais. Si vous réussissez à fédérer les Sénégalais derrière votre personne, c’est certain vous réussirez votre mission à la tête de L’UA. La force des puissances occidentales n’est qu’un mirage. Dieu seul est force, et l’incarnation de la force divine sur terre ce sont les peuples décidés. Le cas du pouvoir de transition au Mali est une preuve vivante.
Monsieur le Président, en ces temps de mercato politique (à six mois des élections législatives, et deux ans de la fin de votre séjour au palais) le seul ‘‘joueur’’ qu’il vous faut c’est Sadio Mané, peu importe qu’il soit vainqueur de la CAN ou pas. Osez Monsieur le Président. Osez, vous débarrassez de vos communicants sociologiquement nuls, socialement déphasés, culturellement inexistants, politiquement archaïques. Sadio Mané est un modèle qu’il vous faut.
Vous êtes tous les deux comme la plupart de ce presque milliards d’africains, issus de familles modeste, et de région diminue, presque des laisser pour compte. Vous êtes tous les deux partis de rien pour arriver au sommet de vos activités respectives. Cependant Sadio est resté humble, bienveillant, avec beaucoup d’empathie, ce qui fait qu’il est cité en exemple un peu partout dans le monde. L’avez-vous vu de retour dans son village natal, dans la cour d’une maison, se courber pour ramasser une mangue qu’il rinça et qu’il mangea le plus naturellement au monde ? Sadio n’a nul besoin de dépenser des sommes colossales aux prés de spécialistes pour gérer son image et sa communication, elles sont naturellement positives. Parce qu’il se sait homme donc simple mortel, parce qu’il sait d’où il vient, et il n’a pas peur ni honte d’y retourner, surtout pour vaincre leur plus grand ennemi, la PAUVRETE. Et contre la pauvreté et l’ignorance il a fait ce qu’aucune autorité de la colonisation à nos jours n’a fait dans cette localité pauvre et enclavée.
On aurait bien aimé qu’Aliou Sall fasse quelque part dans le Sénégal avec les importantes sommes d’argent du contribuable sénégalais qu’il a volé, ne serait-ce que le dixième de ce que Sadio a fait, et il n’a pas fini de faire alors qu’Aliou désormais c’est un passé douloureux, un présent encombrant (pour vous surtout) et un futur très sombre. Aliou thésaurise des sommes d’argent colossales qu’il vole aux contribuables sénégalais, Sadio dépense une grande partie de l’argent qu’il gagne pour satisfaire les besoins des populations de Bambali et environs.
Vous Monsieur le Président à bien des égards vous n’aurez même pas besoin de décaisser un rotin pour vous faire apprécier des Sénégalais, même ceux qui vous ont désavoué. Investissez juste votre personne pleinement et entièrement. De temps en temps, ça et là dites un Mot pour que les braves mères de famille au crépuscule de leur vie qui ont l’âge de votre défunte mère (que Dieu l’accueille dans son paradis) se sentent touchées et voient en toi leur propre fils comme beaucoup de femmes et d’hommes des générations passées qui n’attendaient rien de la politique et des politiciens, mais qui soutenaient Abdou Diouf juste parce que juste disaient-ils, il est poli. Une Attitude spontané et sincère comme action ou comme réaction pour que les jeunes du Sénégal se disent « c’est à Alioune Sall qu’il a confié des postes de responsabilités et de considérables mannes financières, mais c’est nous qui sommes ses vrais frères et sœurs à qu’ils témoignent de l’affection, de la présence, de l’attention, de l’écoute ». Un Câlin pour que les femmes sénégalaises se disent que « c’est Marième la Première Dame, mais Macky nous aime tous au point d’être peiné chaque fois qu’une parmi nous a le moindre souci surtout celles parmi nous qui ne connaissent ni repos ni répit ». Un Krach évité par un simple sourire et Youpi « les élèves dans les abris provisoires se disent nous sommes ses enfants qui lui rappellent son passé plutôt difficile ».
Monsieur le Président un pays ne se gère pas seulement par la construction d’édifices, mais aussi par la vivification de sa doxa.
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