Liberté de la presse: le Sénégal dégringole (classement RSF 2023)

Le Sénégal fait partie des pays qui reculent au classement annuel de la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières (RSF).  Comme chaque année, ce classement sort à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.

Modèle régional, le Sénégal dégringole au classement RSF 2023. Le pays atterrit à la 104e et perd 31 places. Cette situation n’est pas surprenante. En effet, les journalistes sont traqués, arrêtés. L’arrestation de Pape Alé Niang a sans doute porté un coup fatal à l’image du pays. Les entreprises de presse, bien que nombreuses, n’arrivent pas à être autonomes. La presse écrite dont les tirages dépassent rarement les environs de Dakar, met en évidence la difficulté d’accès à l’information sur le territoire.

La liberté de la presse est garantie par la loi sénégalaise n° 2017-27 du 13 juillet 2017 qui comprend en revanche de lourdes peines privatives de liberté pour de simples délits de presse. RSF note que « le président de la République a toujours le pouvoir de nommer les membres du conseil chargé de réguler l’audiovisuel, ce qui pousse plusieurs acteurs de la presse à remettre en cause sa neutralité et à plaider pour le fonctionnement effectif de la Haute Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA). » Les journalistes sénégalais ne peuvent d’ailleurs pas accéder librement aux informations publiques.

Dans le monde, la désinformation au sens large est une menace majeure pour la liberté de la presse s’alarme RSF dans son classement . Sans changement, le pays le mieux noté est la Norvège pour la 7eme année consécutive et le dernier la Corée du Nord. Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10.

Plus largement, ce classement « met en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique ». « C’est l’industrie qui permet de produire la désinformation, de la distribuer ou de l’amplifier », a expliqué à l’AFP Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG.

Dans 118 pays, soit les deux tiers des pays évalués par le Classement, la majorité des répondants au questionnaire signalent une implication des acteurs politiques de leur pays dans les campagnes de désinformation massive ou de propagande de manière régulière ou systématique. La différence s’estompe entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel, les faits et les artefacts,

 

 

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