L’ absurdité de la situation qui prévaut sous nos cieux est inénarrable. Il y a toujours, dans la vie des régimes, un moment tragi-comique où ils dénoncent comme une trahison toute tentative de les sauver. Leurs manières d’agir et toutes leurs décisions constituent une négation de notre humanité et de notre bon sens.
Par l’étendue de la soumission qu’elle impose aux élites politiques et aux agents de l’État, il y a des doutes sérieux que les gens qui siègent au sein de ces dites institutions considèrent l’homo senegalensis comme un homo sapiens …
De cette gouvernance castratrice dont nous subissons les affres, ne peut survenir que le sursaut révolutionnaire d’un peuple victime d’une véritable mise au pilori d’un système administratif trop éloigné des attentes des citoyens, qui souhaitaient que la justice et l’administration incarnent la proximité au peuple.
À la méfiance des quelques insoumis contre l’institution judiciaire s’est substituée une adaptation des agents de l’État aux réalités sociales bâties sur la force rétributive ou coercitive. Ne disposant pas d’un pouvoir d’interprétation, l’administration soustrait tout de même l’abstraction des textes pour les rapprocher du réel concret, adaptant les textes aux circonstances, alors soumises à son exécution. Elle interprète désormais les textes selon les contingences actuelles, ne se bornant plus à les appliquer.
Rappelons toutefois que quelles que soient les circonstances, le fonctionnaire sait que, s’il applique le règlement, il est irréprochable.
Qu’il impose des délais mortifères, qu’il interdise le recours à des solutions de secours, qu’il transforme les contrôles en procédures paralysantes, peu importe. Dès lors qu’il peut se réfugier derrière le règlement, il n’aura à répondre de rien. Si, au contraire, il s’aventure hors des routes tracées pour improviser une solution ad hoc, il perd la protection statutaire et ne pourra se justifier par les résultats obtenus car sa responsabilité n’est pas de résultat mais de moyen.
Leurs louvoiements et autres sabotages organisés vont les rattraper, indubitablement. Qui vivra, verra!
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