Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL), également appelés « produits forestiers autres que le bois » sont, selon la définition de la FAO, des « biens d’origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, d’autres terres boisées et des arbres hors forêts ». Ce sont des substances, des matières premières ou des matériaux utiles obtenus des forêts sans exploitation forestière, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire d’abattre des arbres. Il peut s’agir par exemple d’animaux chassés comme gibier ou pour leur fourrure, ou de poissons, de fruits (baies, noix, etc.), de graines, d’épices, de champignons, de feuilles (fourrage), de plantes médicinales, de tourbe, etc.
Les PFNL sont exploités dans presque quatre milliards d’hectares de forêts, sur environ 30 % des terres émergées, mais restent insuffisamment valorisés. (Wikipedia). Le miel, le poivre, le karité, le gingembre, la cola, les champignons, les insectes comestibles, etc. sont quelques représentants de ces produits jouissant d’une notoriété internationale. Ils contribuent à plusieurs secteurs économiques, sociaux et culturels vitaux : l’alimentation (ingrédients, épices, …), la santé par la production de médicaments traditionnels ou non, les soins du corps, l’artisanat, l’exportation, les usages culturels et rituels.
Alors que l’Afrique regorge de ces produits quelques fois en exclusivité du fait de ses écosystèmes régionalement spécifiques, le monisme de l’économie coloniale suivi et reproduit par les élites, entrepreneurs, chercheurs par aliénation structurelle -système éducatif- et par éblouissements culturels (la tragédie du bon élève), la pression des institutions à exporter les matières premières utiles aux industries capitalistes (commandement extractiviste), marginalisent un pan immense des ressources productives.
Les premiers sacrifiés ici sont les populations rurales qui disposent des savoir-faire pour l’extraction et l’utilisation à leur échelle de ces ressources. Mais comme il ne s’agit « que » de ruraux qui le moment venu courront après les libéralités des campagnes électorales -bières, billets, bulletins de vote-, point n’est besoin d’investir ne serait-ce que faiblement dans leurs économies pourtant potentiellement transformationnelles.
L’histoire enseigne pourtant que nombre de produits forestiers non ligneux ont été à l’origine de produits emblématiques des civilisations contemporaines. Les noix de kola importés d’Afrique pendant la traite négrière furent à la base du coca-cola, boisson au succès planétaire. Vraisemblablement ces ressources prometteuses seront progressivement la proie facile des firmes globales, à l’instar des plantes traditionnelles, devant l’inactivité des entrepreneurs africains et le désintérêt d’état des politiques publiques. Aux jeunes générations de combler ce vide, les diasporas et leurs marchés extérieurs pourraient prendre une part décisive dans le développement ces filières.
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