Si l’Afrique veut que le secteur privé joue pleinement son rôle, la corruption et la fiscalité doivent être davantage au coeur des préoccupations des gouvernants.
Un pays qui n’arrive pas à fournir correctement de l’électricité, qui ne lutte pas assez contre la corruption, contre l’insécurité, qui ne fait pas les réformes fiscales nécessaires et qui ne promeut pas la stabilité sociale, ne peut pas permettre au secteur privé de créer de la richesse, de l’emploi et de jeter les bases d’un véritable développement. Ce sont les recommandations de la quatrième édition de la » Conférence des Leaders », organisée par le Groupe Leaders d’Afrique le 15 décembre dernier à Abidjan.
Sous le thème, « Secteur Privé et Développement, quels enjeux pour l’Afrique ? », la rencontre a permis de souligner l’importance que devraient accorder les pays africains au secteur. À en croire l’un des conférenciers, Alain-Stephane Fally, Project Manager Senior, « le secteur privé représente 2/3 des investissements réalisés sur le continent, 3/4 de la production de richesses et 90 % des opportunités d’emploi. »
Pour Paul-Eric Baha Bi, Président du Groupe Leaders d’Afrique, l’histoire du secteur privé africain peut se scinder en trois phases. Une phase de croissance entre 1960 et 1980, une décroissance entre 1980 et 1990, pour renouer à nouveau avec la croissance entre 1990 et les années 2000.
« La phase de décroissance observée dans les années 80 est due à la détérioration des termes de l’échange, qui s’est traduite par la chute des coûts des matières premières exportées par le continent Africain », a rappelé le juriste.
Conséquence, selon toujours Paul-Eric Baha Bi : » un déficit budgétaire au niveau de l’économie africaine et un endettement des états auprès des institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale. » Par ailleurs, poursuit-il, en renflouant les caisses et en mettant l’économie africaine sous perfusion, ces institutions ont invité, pour ne pas dire imposé, des programmes d’ajustement structurels au cœur desquels se trouvait la privatisation d’une partie des structures étatiques à faible performance. Cette mise en avant du secteur privé a contribué, d’après le conférencier, à la croissance qu’a connue l’économie africaine entre les années 90 et les années 2000.
Ce qui est sûr, c’est que les pays africains ont besoin d’un secteur privé et, pour se faire, il est important de favoriser l’émergence de champions nationaux capables d’investir tous les secteurs d’activités et capables de se projeter au niveau de leur sous-région et sur le continent.
Crédits: Abidjanshow.com
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