L’École des Sables risque de mettre la clé sous la porte. C’est une bien triste éventualité pour cet établissement créé en 1998 par la célèbre danseuse et chorégraphe Germaine Acogny.
Ce qu’il se passe est simple : chaque année, l’école a besoin de 130 Millions pour faire face aux lourdes charges. Avec son statut d’association, elle est soutenue par les dons et subventions. Malheureusement, un de ses bienfaiteurs, le principal si l’on peut dire, s’est retiré en 2017, créant un gap à combler au plus vite.
L’hébergement, la restauration, le personnel, l’organisation technique et matériel des stages, c’est du lourd et les 270 000 francs CFA de pension que verse chaque étudiant à son arrivée ne suffisent évidemment pas.
Aujourd’hui, l’association des amis de l’École des Sables s’organise et se démène pour trouver des dons et sauver ce patrimoine culturel.
D’ores et déjà, l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, Theo Peters, sensible à la cause de l’institut, a organisé une soirée du alga afin de réunir des fonds susceptibles de le maintenir en vie.
Germaine Acogny doit être soutenue. Sa cause entendue. Au-delà de la danse, les autorités sénégalaises doivent sauver ces emplois créés et soutenir cette institution qui fait rayonner Toubab Dialaw, celle que l’on considère comme la maman de la danse africaine doit être soutenue. L’ancienne responsable de Mudra Afrique, école de danse créée par le légendaire Maurice Béjart sous l’impulsion du poète Président Léopold Sedar Senghor, a osé revenir en Afrique sur sa terre-mère et ouvrir avec son mari Helmut Vogt, l’École des Sables. En vingt ans, l’Ecole est devenue une référence dans le monde. Elle a accueilli et formé pas moins de 700 élèves. En plus des Sénégalais, ils ou elles, sont venus d’Espagne, du Rwanda, du Togo, de l’Éthiopie, des États-Unis, de la Belgique, de la Hollande, du Congo, pour ne citer que ces pays, se former dans ce joyau de la danse. Le programme est varié, mais le must reste la technique Acogny.
Il s’agit d’une formation en 3 étapes, de 7 semaines chacune, qui permet à une dizaine d’anciens stagiaires de l’École des Sables, triés sur le volet, d’acquérir et de maîtriser la technique de Danse Africaine Moderne élaborée par Germaine Acogny, qui leur permettra par la suite de pouvoir l’enseigner à leur tour. Le palmier, l’aigle, la pluie, le nénuphar, la poule de Guinée, sont les noms donnés aux mouvements uniques de la technique Acogny.
Germaine Acogny définit elle-même sa technique très spécifique par ces mots : « Danse africaine d’expression moderne ». Cette technique s’est construite à partir de sa parfaite connaissance de la plupart des danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, influencée par les danses occidentales, qu’elle a également étudiées et par la synthèse des danses traditionnelles, desquelles elle a conservé les éléments les plus forts, l’énergie, la rythmique, la force tellurique, l’ancrage au sol et l’élévation vers le ciel.
Si on devait lister les Sénégalais qui font briller le pays et le continent, Germaine Acogny se situerait en bonne place. D’ailleurs, en 2014, le magazine Jeune Afrique la classait parmi les 50 personnalités africaines les plus influentes dans le monde. Rien que pour cela, l’École des Sables doit vivre.
Credits: omenelick2ato.com
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