La toute première forme d’embargo que le Mali a vécu dès 1960, comme celui qui frappe le gouvernement de transition de Goïta aujourd’hui,-nuances faites en matière de circonstances en amont -, a été la dissolution de la naissante fédération du Mali et l’indépendance du Sénégal dès le 20 juin 1960.
Cette date marque de facto les premières mesures géostratégiques de rétorsion contre un Mali qui cherchait à se libérer de l’emprise de la France gaulliste, sous l’impulsion de Modibo Keïta. C’est là que le Mali a perdu son accès à la mer, devenant un territoire enclavé, dépendant des États qui l’entourent.
C’est donc sur ce fondement que la République du Mali a construit son destin post-colonial, dans un environnement géoclimatique particulièrement rude, désertique notamment pour les deux tiers de son territoire de 1’241’238 km2 et l’aridité sahélienne pour près de la moitié du dernier tiers.
Les raisons du durcissement drastique par la cedeao des conditions d’enclavement du Mali dès janvier 2022, ressemblent étrangement à celles qui ont isolé le pays après juin 1960. Le gouvernement malien d’aujourd’hui semble définitivement vouloir bifurquer du trajet rectiligne de départ, refusant désormais une parodie de souveraineté, vieille de passé soixante ans, imposée de l’extérieur et entretenue – de l’intérieur aussi – au mépris du peuple malien.
A relever notre espérance de voir en haut de l’agenda sociopolitique à l’avenir, la promotion d’un Mali uni, qui saura reconnaître et gommer au fil du temps les effets délétères de l’exclusion de minorités comme le peuple touareg particulièrement.
Car là où Modiba Keïta d’ailleurs avait lamentablement échoué, la longue histoire – coloniale et post-coloniale – des populations touarègues du Mali, faites de rébellions, de répressions et de marginalisation, a bel et bien contribué au maintien par la division d’un État faible et vulnérable face aux puissants prédateurs venus d’ailleurs.
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