L’absence d’une véritable politique de santé dans notre pays commence malheureusement à dérouler un tapis meurtrier qui révèle toutes les vulnérabilités de notre système de santé. L’incendie qui a emporté plus d’une dizaine de bébés, au service de néonatologie de l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane (ouest), vient nous rappeler les priorités.
Plus que tout autre secteur de la vie, celui de la santé publique exige le plus d’assurance et de contrôle qualité des différents processus qui alimentent son fonctionnement. Les douloureuses pertes récurrentes en vies humaines dans un environnement supposé « sauver et préserver des vies » interpellent sérieusement la qualité de notre gouvernance sanitaire.
Il faut d’ailleurs le dire, le secteur de la santé n’est pas à politiser car l’Economie de la Santé et l’Administration des systèmes de Santé sont des qualifications pointues et dédiées pour la gestion et la gouvernance de qualité du secteur. Comment se font les appels d’offres ? Comment sont construites nos structures ? Avons-nous des bureaux de contrôle ? Font-ils le travail dédié ? Avec l’incendie de l’hôpital de Tivaouane, personne ne peut dire qu’il est surpris. Personne !
Le système de santé est malade depuis longtemps. Il y a un an, à Linguère (Nord) quatre nouveaux-nés avaient péri dans un incendie. Le drame survenu à l’hôpital de Tivaouane était prévisible. Les autorités religieuses de la cité, le Khalife Général des Tidianes en tête n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme.
« Si l’hôpital de Tivaouane est une personne, on peut dire qu’il est aujourd’hui paralysée. Il est plus malade que ses patients et le personnel, bien que brave, est fatigué. L’hôpital ne survit que grâce aux perfusions des bonnes volontés alors que c’est une structure publique. Le gouvernement a fait des promesses. Jusqu’ici, elles n’ont pas été tenues. Nous ne voulons plus de promesses. Nous avons besoin de solutions en urgence » plaidait Serigne Babacar Sy Mansour en 2018 devant le ministre de la Santé de l’époque… il y a 4 ans !
Il est donc tant de mettre en œuvre une politique de santé qui ne doit plus se suffire à mettre en œuvre et à privilégier les différents programmes (palu, Sida, etc.), souvent d’ailleurs pour des intérêts pécuniaires. Il faut surtout une politique faite de systèmes qui assurent la prise en charge systématique et immédiate des urgences médicales. En mettant en place une organisation qui met en avant l’assurance et le contrôle de qualité dans la fourniture des prestations médicales et des soins en milieu hospitalier.
Notons que s’il y avait une surveillance permanente des services de néo-nat (qui en ont le plus besoin), ces petits bouts de chou n’auraient pas cramé de cette sorte. Triste réalité; et il est tant que les autorités étatiques prennent toute la mesure de ces manquements pour corriger notre « fameux » logiciel de santé.
LILAHI WA RASSOULI
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