La Mauritanie entre en zone de turbulences. Malgré, la passation démocratique à la tête de l’Etat entre l’ex Général Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son mentor le President sortant Mohamed Ould Abdelaziz, le pays vit sous une tension palpable. Deux crocodiles mâles ne peuvent partager le même marigot.
Depuis que l’ancien Président Mohamed Ould Abdelaziz est revenu en terre mauritanienne après un séjour prolongé à l’étranger, il peine à trouver sa place dans l’échiquier politique. Son Parti, l’Union Pour la République (UPR) qu’il a créé et qui est le parti résidentiel commence à le désavouer et l’opposition continue de réclamer à la justice de faire la lumière sur la corruption durant ses mandats. Quant à son successeur, il ne l’a pas soutenu dans sa tentative de rejoindre un poste prestigieux dans les organismes internationaux.
En effet, pressenti pour être le représentant du Secrétaire General des Nations-Unies en Libye, Aziz fut lâché à la dernière minute par certaines chapelles occidentales. Les affaires Ghana-gate ou encore Abdallah Senoussi, l’ancien patron des services libyens sous Kadhafi, sont entre autres, passées par là pour décrédibiliser sa candidature.
Pour ne rien arranger, à veille de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie le 28 novembre, le nouvel homme fort du pays à nommer le colonel Ahmed Ould Mohamed Lemleih comme nouveau commandant du BASEP, le Bataillon de Sécurité Présidentielle. Il lui a été également confié la sécurité du Président de la République et il sera soutenu par une unité d’élite de l’Armée. Patron respecté de l’armée mauritanienne, le nouveau Président, Mohamed Ould Ghazouani, fait apparemment plus confiance aux militaires qu’à la garde rapprochée de son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz comme le souligne le site monafrique.com.
Une autre étape a été franchie lors de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance. Officiellement convié à titre d’ancien chef de l’Etat comme le consacre la tradition, Mohamed Ould Abdelaziz a préféré bouder l’événement, le premier du genre organisé par son « ami de 40 ans », Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. La place qui lui a été réservée sur la tribune officielle est restée vide, contrairement a celles de Mohamed Khouna Ould Haidalla et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, seuls autres anciens présidents encore en vie.
La situation reste tendue et fragile en Mauritanie. Jusqu’où peut-elle aller ? Personne ne peut le dire. Ce qui est sûr, est que si rien n’est fait pour rapprocher les deux camps, la Mauritanie peut replonger dans une instabilité politique qu’elle croyait derrière elle.
© Sia Kambou/AFP
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