Les drames familiaux qui surviennent à une fréquence assez soutenue depuis quelques temps nous invitent certainement à repenser au socle de notre institution familiale d’hier, pour comprendre celle d’aujourd’hui et peut-être anticiper sur les métamorphoses que les liens familiaux et conjugaux ne manqueront pas de connaître demain.
Autrefois, la famille regroupait dans un grand cercle tissé souvent serré grands-parents, oncles/tantes, cousins/cousines, parents, frères/sœurs, nièces/neveux. L’appartenance à la famille africaine dans sa forme la plus complexe et la plus commune s’étendait des fils adoptifs, à ceux qui sont confiés et même jusqu’ aux serviteurs. Ce fonctionnement fondé sur le principe de la solidarité et de la vie en communauté, lui permettait d’assurer sa cohérence interne et sa cohésion avec la société. Au sein d’une même famille africaine, tout le monde « cohabitait » pour tous et non pour soi. Tous se serraient les coudes afin de traverser vents et marées, pour ne pas dire la vie.
Aujourd’hui, la famille dans sa forme la plus simple est composée du mari, de la femme et des enfants. L’exode rural, l’émergence de l’individualisme, le rythme de vie effréné, ont contribué à modifier la structure familiale ainsi que les relations entre membres. Les couples ne bénéficient plus des conseils des anciens, parce que vivant loin de leurs familles. Et l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, qui a redéfini le rôle de la femme au sein de la société, n’a fait que creuser les écarts. En effet, autant le travail rémunéré permet à la femme de participer aux dépenses du ménage, autant son absence de la maison ouvre la porte à la pagaille et à bien d’autres vices dans la famille. Hommes, femmes, enfants évoluent ainsi dans une famille où les valeurs traditionnelles ont presque toutes disparu, ou dont les fondements essentiels ont été sapés par un monde en perpétuelle mutation.
Dans beaucoup de familles, par exemple, l’image d’un père garant de la loi, de la puissance et du pouvoir est presque détruite. La précarité que vivent ces familles a largement modifié les rapports entre le père, la mère et les enfants. Beaucoup de pères, ne pouvant plus subvenir convenablement aux besoins du foyer, ont tout bonnement démissionné dans leurs fonctions de chef de famille. Leur autorité s’est par conséquent trouvée dégradée et la mère devenue principale pourvoyeuse des moyens de subsistance face à un père désormais totalement disqualifié, détient l’autorité et fait la loi dans le foyer. À suivre…
Credit-photo: blackmoviesentertainment.com
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